Dans l’axe Prince/Hendrix, dont il ne cache pas l’influence, le funker belge émancipé Léo Courbot livre avec ce Passion at a distance son deuxième album. Michael Bland (Prince, Vulfpeck), Gene Lake (Meshell Ndegeocello, D’Angelo), Stéphane Galland (Joe Zawinul, Aka Moon) et Pat Dorcean (Ida Nielsen, Jef Lee Johnson) y contribuent par leur frappe, il va sans dire que leur apport est de taille mais notons bien que Courbot, de son jeu, de son chant propre au genre, fait régulièrement mouche. On touche au meilleur de l’artiste de Minneapolis, les guitares se tapent des embardées épicées (The Quantum Quake feat. Pat Dorcean où par ailleurs les basses slappent). The Girl With The Celestial Soul, délié mais d’un groove porteur, ouvre le bal « fonk ». A l’abri d’aspects détendus, le répertoire s’acidule sous les soli sobres mais au feeling certain. Geodesic, ouaté, décolle sous le joug de ces guitares en vue. Dans le mouvement Electron Clouds, avec force gimmicks notables, renforce le début du disque.
L’homme de Bruxelles fait bien les choses; The Quantum Quake, cité plus haut, énergise son œuvre. Multiverse (We Come As Specters), plus tranquille, mue vers l’atmosphérique. Dans le climat, dans la dynamique, j’aime moins mais Courbot, inspiré, se plait à relever sa sauce. Son jeu plaide pour lui. Son instrument, là encore, étoffe le rendu avec inspiration. Puis Cantique Des Cantiques (feat. Stéphane Galland), en Français, bouscule sa quiétude par le biais de ses guitares, remarquées, d’un nerf à saluer. Imaginary Number (feat. Oliver Gene Lake) convainc à son tour, appuyé.
Dark Matter, l’avant-dernière fournée, brille par sa parure. Entre le suave et les ruades, il démontre une patine qui sur ce Passion at a distance, se montre récurrente. Léo Courbot, sans faire le beau ou si peu, emballera musicalement. Wormholes (feat. Michael Bland) lui permet une terminaison dans la lignée de son opus, au feu rythmique et guitaristique génial. Sa quête sonore interstellaire, fructueuse, le dotant d’un contenu largement favorable.