Assassun, on le sait si on lit Muzzart, est un projet, parmi bien d’autres, drivé par Alexander Leonard Donat. Post-Climax est son nouvel effort, sa largesse stylistique l’honore et ses chants scandent comme dans le rap, quand l’Allemand en a l’envie. Ca dynamise, You Can’t ouvre le bal aux douze titres dans une échappée hip-hop dark et lunaire. On dirait Brzowski, un peu. Footnote virevolte ensuite, électro agitée, cold bien entendu. Les sons, comme de coutume chez le bonhomme, fusent hors des carcans. Sling Me Out hésite entre chant rap, volutes goth et EBM dans les cieux. Hell Here, au pouls urgent, laisse ses nappes tracer et voleter. Post-Climax ne se définit pas, à la lisière de plusieurs rivières musicales. Il excelle, endiablé. CPR greffe voix amère et rythme imperceptible, vagues spatiales et secousses minimales.
Assassun diffère, dans sa propre sphère. A Berlin il trouve son écrin, Push Notice progresse par à coups et voit ses sirènes, enfin on croirait, sonner la fin des temps. Donat expérimente, au bout se trouve la réussite. If vire indus, dirait-on. Ah non, bref il galope et se « colore » EBM mais à l’issue, c’est du Assassun. Barré, perché, là-haut mais aussi très terrestre. Spectator givre ses parois, mais laisse gicler du chaud dans ses synthés. Assassun repousse les étiquettes, ne se plie qu’à ses propres injonctions. Sink Your Sword Into Me trace et sans en faire des tonnes, aussi léger qu’appuyé, laisse des ornières.
Vers la fin Swallow My Sky, en flux hagards, traverse le cosmos. Psychotrope, il laisse place à Used To Glow. Lequel, orchestral mais bel et bien habité, triture à son tour les sens. Post-Climax sort chez Blackjack Illuminist Records, je le précise malgré l’évidence. Vous y trouverez pléthore d’incartades, celle-ci se boucle avec un Skull-Line entre plongées/loopings et cadences frénétiques, en parfaite conclusion d’un disque sans sagesse réductrice.