Après Rhyhtm + Ethics les Angoumoisins de Purrs poursuivent, via un album rageur, leur avancée. Il s’agit de leur premier « long play », il jute un post-punk brailleur et gouailleur. A year in binary et ses bourrades rythmiques, ses chants remontés, ses instruments tout en nerfs assurent un début de marque, aux brèves « accalmies », que suit Serotonin. On est, là aussi, dans de l’énervé aux contours saccadés, dans l’ébullition sonore. Il arrive, encore, qu’on relâche la bride mais le tourment reste en place. Badlands, insidieux puis direct, rue à son tour. Sans concession, Goodbye black dog se déroule sans anicroches. Brutal round here, aux vocaux narrant, associe clarté et brèves bourrasques. Tout est en place, solide, sans sombrer dans la redite. Le créneau est connu, certes, mais Purrs le maîtrise entièrement. Give a hand, retenu quoique sulfureux, se fait psyché. De durée réduite, il laisse place à un autre titre déchainé.
Overwhelmed together, c’est son nom, s’électrise et bien sûr défrise. Purrs a toutefois la bonne idée de glisser dans la récurrence, au sein de son opus, des apports mélodieux qu’on valide. Jamais stupidement frontal, il détale certes, mais ne se fige jamais. En réussite, il offre un To be enjoyed quasi pop d’abord, mais qui très vite s’amplifie, insubordonné. Wallflowers suit, plus massif, après ça délié, pour étendre la portée d’une formation bien douée. Enfin Not sure how all this will end, dans l’incertitude du orpos, aérien et mélancolique, met fin dans le dénuement à ce Goodbye black dog accompli, sans temps morts ni faiblesse, signé par un Purrs qui de ce fait, convainc et parachève des aptitudes désormais irréfutables.
Photos Robin Rauner