French singing noise pop from Switzerland, annoncent-ils sur leur page Facebook. C’est plus que ça, c’est Adieu Gary Cooper et eux n’ont pas encore fait les leurs (d’adieux), nous revenant avec un impeccable Toute sortie est définitive. Après Outsiders, en 2017, le groupe continue à s’inscrire dans sa vision du monde, grise, déclinée pour le coup de manière -musicalement du moins- apaisée. Ou presque. Sur sept titres, à commencer par Je m’attends au pire et son kraut filant, les helvètes esthètes suscitent l’adhésion et textuellement, forcent à la réflexion. Prétentions pop, vocaux défaitistes, tout contribue à ce qu’on reste en phase. La machine, en volutes douces-amères, élève encore le contenu. Là encore, on est amené à réfléchir. Abrutissement, quotidien aliénant. Ere glaciaire, entre voix détournée et saccades de la cadence, s’impose lui aussi. Il y a matière, à tous niveaux de performance, dans Toute sortie est définitive. Il y a des chances, à l’inertie animée, dark, de riffs et motifs notables, en apporte la preuve.
Quelque chose de léger, ensuite, remet de la vitesse dans le disque, sans défauts. Kraut encore, urgent, sous tension de vie. Prétendument léger, et surtout concluant sans pour autant conclure, plein d’allure. Il nous reste alors deux plages, tout aussi plaisantes, à boire à grand godet. La première a pour nom Souffler sur les braises, aérienne. Elle dé-vie. En dépit de son contenu réduit Toute sortie est définitive, du début à la fin, honore ses concepteurs. Ainsi soit-il, chargé de le border, le fait dans un mid-tempo assez peinard, synthétique comme organique et la balance entre les deux est aisément trouvée. Le retour est gagnant, Adieu Gary Cooper mais reste avec nous si à chaque come-back de ta part, tu nous lègues ce type de création.
Photos Juliette Henrioud/Mathieu Gaeser