J’arrive, MegaSurf balance encore. Ras l’bol, ces soirées traine-savates qui débutent à pas d’heure. Je le sens venir, encore. Prêt à partir, je me dis que quand même, j’ai pas revêtu mon t-shirt MegaSurf blanc pour que dalle. Alors je me prends un rouge (je parle de vin), comme à l’habitude, pour tromper ce fichu temps long. Puis je veux voir Maraudeur, de Leipzig, dont j’aime grandement le son. L’une d’elles se maquille à mes côtés, sur le canapé élimé de l’AF. L’heure finit par arriver, MegaSurf monte sur scène et sème des graines indé, fertiles. A chaque fois c’est régal, un nouveau titre visse le set et consolide un gig éponyme et acidulé (ça, les gaillards qui se payent ma poire lors de leur lives, c’est de l’absurde à votre adresse! Je ne suis pas dupe, loin s’en faut…mais je vous Aime). Bref, loin des deux termes dont j’use, MegaSurf dégèle un paquet de morceaux largement enthousiasmants, aux quelques détours destroy. Je m’offre un Picon-Bière, légèrement…acidulé, pour sacrer le brio des amienois. Leurs chants alliés, c’est tartelette frère! Je les adore, si t’as toujours pas leur Mega Demos c’est qu’tu mérites des baffes. Les quatre titres de la cassette, d’ailleurs, cimentent une série démente.
MegaSurf
Beau et bruyant, MegaSurf l’emporte. Au bar T., inconnu y’a encore deux minutes, me sollicite pour de la merde. Il a croisé la vierge, le jeune. J’ai pas, j’aurai jamais. Pas encore assez con pour ça. Il finit, vite, par me féliciter pour mon métier. Ca se prend, le fait est assez rare pour être relevé. Jimmy de la Lune est là aussi, on discute puis Maraudeur initie son mélange de post-punk et de lo-fi au groove de basse irrésistible. Des petits hymnes remuants, aux nappes virevoltantes. Plus que parfait. Des airs du passé, late 70’s, émanent du set. Il fait bon Marauder, ce dimanche soir, en compagnie des cinq allemandes. Elles jouent entre urgence et tons plus déliés, concisément. Les claviers étayent, les rythmes changent de braquet. Là encore, c’est joie totale. On a même droit, et ouais Biggy!, à des intitulés en Français. C’est caché, par exemple, qui du coup se dévoile. Il est tard mais pour le coup, je m’en fous. J’adule ces chansons sans graisse, bien ornées, qui ondulent dans mes sens. Maraudeur, d’un bel ensemble, rassemble et dépose sa marque. Au retour j’ai froid mais qu’importe, j’ai bien fait de persévérer et c’est regonflé que je repars, ravi de cette trouvaille teutonne qui tout à la fois, détonne et avantageusement résonne.
Maraudeur
Photos Will Dum