Batterie, sampler et chants cosmiques-comiques avec Edi Pou, membre de ZA!, Los Sara Fontan, Orquesta del Caballo Ganador, Los Ganglios ou encore Amunike Lehendakari. Pour lui faire suite et après un split qui leur est commun, Hassan K. armé de son setar iranien électrique. Deux projets barrés, tarés, inventifs comme jamais. A mon arrivée nous sommes peu, Siren’s Carcass m’offre un ballon de rouge et lentement le public arrive. L’Espagnol se prépare sans plus de hâte, sûr de son effet et il le peut; ses assauts batterisés se couplent génialement à des nappes aussi aériennes que virevoltantes. Elles volent, grincent, la voix quand elle s’invite fait le robot ou le bébé. Jamais entendu ça et pour sûr, je ne suis pas le seul. Virtuose de la création sonore, Edi Pou castagne une électro lunaire, agitée, en bourrasques puissantes. Il dépayse, à sa guise, et évidemment nous grise.
Edi Pou
L’Ibérique casse des briques, pas loin parfois de nos chéris de La Jungle. Il est, de surcroit, engagé. Une reprise de Fugazi, détonante, ponctuera son show. Je commande un deuxième rouge, bien bon dans un ballon. Dehors il fait vent, Edi Pou pour sa part tempête. Hassan K. lui emboite le pas, de son folklore oriental tantôt métal, brutal autant que raffiné, électro en nappage, rock en saupoudrage. Sans équivalent. Bien vite, le lillois d’Iran trace des routes à la Mr Bungle, nous en parlerons d’ailleurs à l’issue. Son jeu est vif, inspiré, au dessus de la mêlée. Une création avec Edi Pou, pas plus sage, complète le set. Hassan K. est inclassable, inlassable aussi. Son bruit transporte. Son vacarme nous fait rendre les armes. Il fait feu de tout son, généreux, et fend la foule en la rendant folle. Hassan K. est un cas, un brasseur des genres qui transcende l’invention et met les barrières à sac. Son univers est sans limites, des pointes surf le décorent et quand la fin se dessine le bonhomme a conquis la place, fort d’une prestation haut de gamme et d’une portée impressionnante.
Hassan K.
Photos Will Dum