Orange Youth vient de ma ville, Amiens. Constitué de quatre aguerris, le jeune âge depuis longtemps dépassé, il carbure aux 90’s et en remontrera à bien d’autres. The last track est sa nouvelle sortie, on y dégote huit titres noisy-pop qui font un bruit poppy bien bonnard. Avec l’ami-talent Adam, lui aussi très doué, les bonshommes ont mis en boite une collection que Crankies, basse cold en avant, rythme urgent et guitares fines en surplus, lance avec éloquence. Entre les Smiths et Motorama, Orange Youth se glisse et trouve le juste milieu. On a même des synthés, bien placés, qui eux aussi séduisent. Les attaques matraquent, après ça on a encore de quoi manger la gaufre avec Interpol qui lui, adopte une mélancolie fervente. J’ai l’impression, parfois, d’entendre The Wedding Present. 90’s, cela va de soi, mais de maintenant. Leicester Paris, motifs subtils et passages dans le rouge mêlés, s’en sort avec autant de déduction pop rocailleuse.
Les lendemains, chanté in French, lo-fi, met le texte en exergue. Restent, bien entendu, les entrailles noisy. Pour notre plaisir, durable. Les guitares tricotent, sans en rajouter. Indé assuré, Orange Youth gagnerait à se faire connaître. Let me run, pop à (belles) guitares, breake dans la douceur. Puis il rugit, vitaminé. Orange Youth garde le cap, largement capable. Lily, fuzzy, laisse reluire ses notes. Pensez donc à Orange Youth, chers programmateurs, au moment de faire péter les dates. Il vous joueront The last track, éponyme, dans l’aérien versatile un brin jazzy. Ou encore The plot, ultime mitraille revêche et peaufinée -ils aiment mélanger les deux options-, chargé pour le coup de finir et à l’arrivée on valide, sans demander notre reste, The last track et sa huitaine de compositions élevées. A jouer fort, ça va sans dire, et sans modération insistante.