Lescop enfin revient, histoires d’êtres -qui plaisent et touchent- en bandoulière. Il s’entoure de trois invitées, soit Izïa, Halo Maud et Laura Cahen, pour enfanter sa new-wave aux mélodies pop, jonchées de sons d’antan très tentants. Sans nous demander notre avis Les garçons, en dépeignant nos ressentis, nos sensibilités, se pose en tube irrésistible. Les histoires de Lescop, de jour comme de nuit, dans la joie comme dans le désarroi, attirent durablement. Radio, de sonorités 80’s comme bien souvent chez notre homme, exerce une attraction similaire. Il en ira de même, sachez-le bien, jusqu’au terme de la galette. Rêve parti, au duo vocal joliet, sert des textes une fois de plus reste-en-tête. Sans hâte, il s’imprime dans le cortex. Restent, bien trouvées, les notes en volutes prenantes. Le rêve fait son retour, humain comme pas un, au détour de nos rapports. Humains, eux aussi. Donc tortueux, pétris de sentiments entrecroisés. Exotica, superbe exercice new-wave aux basses cold, fait mouche à son tour. New-wave de ce jour, Lescop a la plume agile. La plupart du temps feat. IZIA, saccadé, aux synthés présents, reluit dans les chants et la distance avec l’autre.
Rêve parti, quoiqu’il en soit, n’est fait que de premiers choix. Le jeu en vaut la chandelle, rythmé, tout en me rappelant l’opus éponyme d’un Lescop décidément en verve. Pleuvent, ici aussi, les sons maison en phase avec les 80’s. New-wave, mais Lescop jusqu’au bout des maux et désormais cacheté, reconnaissable, Rêve parti se passe de faux-pas. La femme papillon feat. HALO MAUD, basse charnue en poche, offre à son tour une alliance d’organes saisissante. La conviée y susurre, songeuse, sur tapis de sons trop bons. On décolle. Elle suit, alerte, électro, et méfie-toi d’elle. Le titre s’emballe, on se fait derechef attraper. Effrayé par la nuit feat. LAURA CAHEN, nous ne fuyons pourtant pas. Les atouts de Lescop, en nombre, nous retiennent ici. Et puis une Rêve parti, ça s’écoute jusqu’à tard. Les guests y laissent leur marque, sans dénaturer celle des Lescop. Ici le chant est doux, féminin et sans venin. On est bien. Sur ma route, entrainant, s’inscrit dans la ligné du tout.
Photo Mathieu Teissier
Sur ses derniers élans Rêve parti, parfait, joue J’ai oublié ton image. On se sacre, on se défait, puis on oublie. La chanson, elle, demeurera. Incrustée de sons encore, et encore, décisifs, elle renforce une fin d’album accomplie. Tu peux voir, à la dynamique aussi appuyée qu’aérienne, souffle une électro-pop convaincante. Les synthés brodent, une avant-dernière fois ils font foi. On dansera, porté par ses portées, ce Rêve parti. Il nous reviendra. Sa terminaison, nommée Grenadine, nous laisse un goût d’été, un tantinet sucré. Dans le même temps, elle laisse ses sonorités voler, grincer légèrement, au gré d’une fin porteuse. Lescop empile les pépites, treize à la douzaine, sur son Rêve parti estimable à plus d’un titre.