Duo de toulousaines en décalage avec les traçages, Petit Bureau s’ouvre à mes oreilles ce jour. Je le découvre donc et grand bien me fasse, son Bear’s Brain qui est son second LP voit Stéphanie Marchesi et Laëtitia Dutech jouer des rengaines minimales, où leurs voix s’allient, pour un résultat lui optimal. Légèrement arty, l’album envoie pour commencer un Automaton aussi angélique- dans le chant- que martelé dans son rythme. Il s’intensifie, lentement, dans des airs à la PJ Harvey ère Dry ou Rid of me. On ne s’en débarrasse pas comme ça, il se met aussi à s’enhardir vocalement et dans ses secousses. The Red Spot Cave, saccadé itou, suit en exerçant le même attrait. Indé légèrement riot, « rachitisme » à la Young Marble Giants solidifient l’issue. Matthew White et ses sons presque joyeux arrive, pas moins plaisant. La féminité des vocaux, greffée à des ruades aigres-douces, amène un plus.
Au quatrième strapontin The Ninkasi Road, urgent, post-punk d’il y a 40 ans voire plus, séduit, s’emballe et laisse place à Who Has Seen the Wind, plus aérien sans manquer de chien. The Swallow riffe sec, vocalise à l’unisson. C’est beau et mutin, sans faire le pantin. Ca fait du bien. Roasted Freak poursuit dans la même idée, la paire a ouvert pour Deerhoof et il me semble que ce n’est pas volé. Avec trois fois rien, elle nacre les oreilles. Peurs, à ne pas craindre, rafale son drumming. Quant aux voix, elles ne font qu’une. Là encore, le rendu gagne tranquillou en impact. Bear’s Brain est sans plis; le titre éponyme, bourru, lui met fin dans la fidélité à une recette maison qui de A à Z, galonne Petit Bureau et ses chansonnettes sans un once de poids en trop.