L’artiste visuelle Koharu Ishida (vocals) et la « noiseuse » Kurumi Kadoya (drums) forment HYPER GAL, duo bruitiste d’Osaka aux vocaux sucrés. Sa formule est à part, PURE l’étale sur huit pièces agitées d’obédience parfois indus (le rouillé et obsédant, tapageur aussi, Domestic Utopia ランド). Hébergé par Skin Graft, ce qui déjà le niche en marge, le groupe Charm d’emblée par le truchement d’un titre aux souillures dreamy, qui bien vite virent au vacarme des tambours. Le chant, lui, reste léger. Le tout dissone superbement, dans une bancale harmonie. Tropical, de son électro presque club de début, castagne ensuite dans une certaine frénésie. Innovant, HYPER GAL n’a que faire des schémas existants. Le morceau est court, donc d’autant plus impactant. Papapa, dans son sillage, impulse un tonnerre noise-indus. Lui aussi est bref, martelé, sans rémission. Il brise parfois l’élan, en restant tendu.
Domestic utopia, cité plus haut, allonge la durée. Lui aussi crisse, entêtant. Wedding ring lui fait suite, sur des motifs plus… »clairs », si je puis dire. Presque mélodique, il complète le tout avec brillance et efficience. Il fait respirer l’album, sans l’écorner le moins du monde. Tenshi, sur plus de six minutes, se fait ludique et orientalisant. La palette est ouverte, quand bien même le chaos délectable y prédomine. Tenshi s’y livre, son et mots mêlés. Ses motifs se répètent, en volutes notables.
Plus loin et vers la fin Bleach, bien plus bruyant encore que celui de Nirvana, livre une cavalcade de bruit pur, sur un temps très réduit. Enfin Transparent new living, à la conclusion, se pare lui aussi de spirales qui prennent la tète et finissent y rester, couplées à une batterie marquée et groovy. Tout ça est de belle facture, déviant à souhait, parfait pour ceux qui comme moi affectionnent les sorties de route que ce PURE insinue ici parfaitement.