Convoque deux Revok tels que E. (guitar/vocals) & M. (drums/machines), affublez-les de A. (bass/machines), issu pour sa part de Desicobra/Cohaagen. Vous obtenez Sala Bestia, au passage Pierre Antoine Parois (Papier Tigre, Spelterini) et Miguel Constantino (Peter Kernel, Centenaire, Marvin,…) auront peaufiné un Plenty Of Nothing noise-indé doté de chant pur. False sentence pour amorcer la chose, et nous voilà malmenés comme on l’attendait, dans une sauvagerie qui dans ses humeurs varie. Non Absurd Situation, plus saccadé, prenant le relai au gré d’une finesse, et de décors « machines » estimables, qui l’avantagent sans partage. Le ton se durcit, brièvement, sans percuter le ton songeur du chant. La fin est plus délibérément bruyante, on approuve tout autant. Several Times, insidieux, aérien, se tient à cette obscure douceur. Dans son sillage Decision To Cut, pavé noise fracassé, aborde d’autres rivages. Il grésille, laisse ses tambours marteler méthodiquement. Puis SY’ Followers In heaven, griffu, alterne coups de canif et moments de clarté. Le trio tient debout, expérimenté.
Le savoir-faire s’entend, l’éponyme Plenty Of Nothing riffe cru et installe des ruades noise stylées. On fait tout bien, on n’est Vide De Rien. Des éruptions se produisent, on n’est pas non plus dans la totale quiétude. Bus Station Serenade, à la basse charnue, aux guitares aussi racées que viciées, confirme la bonne forme de Sala Bestia. Eric, Aurélie et Michel s’y cognent, parfois en rogne, dans une déviance distinguée. If It Helps, entre traces lo-fi et instrumentation posée, se fissure ensuite lentement. Les débats sont clos, l’affaire pliée et les morceaux parfaits. Le projet nouveau, indé jusqu’aux bout de ses notes, inaugure sa discographie par un Plenty Of Nothing réussi en tous points.