Anversois, Meltheads a écumé les scènes belges et néerlandaises. Il sort un premier album, Decent Sex, sous haute tension. Un condensé de rock saignant, sur onze titres que le groovy, furibard -et éponyme- Decent Sex annonce par le biais de guitares en feu et d’une rythmique frénétique. Le chant, lui, est écorché, vindicatif. Il galope puis coupe son élan, dans un vent bruissant sans ménagement. Night Gym, concassé, excité, prend le relais. C’est dans l’urgence que s’ouvre l’opus, truffé de morceaux de haut vol. Les cadences se brisent, l’intensité persiste. Vegan Leather Boots, dans un fracas de tambours, de vocaux à nouveau frontaux, de guitares en crue, confirme les dispositions de la troupe. On va jumper, en live, quand ces compositions-là seront tronçonnées. Un peu comme I Want It All, entre choeurs délire et vitesse de jeu. Perfect, comme diraient les Anglais mais ici, frérot, c’est du Belge et ça dégomme.
Arrive ensuite White Lies, futs à la Killing Joke de Fire Dances en amorce. Riffs bluesy, viciés. Puis plus rock, bourrus. Refrain aussi suave que viril. Nickel chrome. Fouillis Stoogien, voix wild. Meltheads s’emboucane, superposant les chansons de marque. Theodore en est, d’ailleurs, sur fond de lave guitaristique. Hurlements, rythmes syncopés. Decent Sex, indécent, suinte par tous les pores et c’est pas pour le pire. No One Is Innocent, dans l’élan, attaque en se modérant brièvement. Le bazar est garage, en rage, d’un unisson turbulent. Arbeit, trame presque punk-funk dans un premier temps, remet du charbon dans la chaudière. Gear, catapulté, grésille et casse la baraque. Il se termine en retombant, mais en fait non parce qu’en sa toute fin, il castagne une nouvelle fois.
Photos Yaqine Hamzaoui
Serein, Meltheads ajoute, à son tableau de chasse déjà bien étayé, un Screwdrivers sautillant. Mélodies proprettes, jus rock et grattes expressives. Rien à redire. On breake, après ça le tourbillon reprend ses droits. Solo taré, débridé. On prend un vif plaisir. Lorsque le terme survient, sous la forme de ce Melvin aux beuglements quasiment métal, batailleur et hors-contrôle, en rut sur pas plus d’une minute, on se rejoue ce Decent Sex sans une seconde de trop, inondé de morceaux valeureux et euphorisants à souhait.