Lillois, Future EXES réunit des membres de la scène noise rock et punk hardcore de Lille (Vautours, SCRTCH, Obsolete Radio). Son premier EP, toutefois, se place sous perf’ Pixies, Sonic Youth, Dinosaur Jr ou encore Fugazi. Disponible sur le label du groupe, il ne tarde pas à saisir l’oreille, lancé par un Stand Still sur lit de mélodies pop vivaces, de chœurs sucrés et d’énergie giclant. Tout ce qu’il faut, en somme, pour faire un peu plus que plaire. On crie aussi, les guitares dérapent, les voix se complètent. Le refrain bastonne, et puis c’est marre. Perfect. On a même, à la toute fin du machin, des airs folk tranquillous. Alors Never Bored Valley, moucheté de gimmicks façon Weezer, bruyant et poli mais tout de même pas trop, se fait aussi remarquer. Il breake, laissant ses notes briller. Future EXES est beau à entendre, il aime aussi se tendre. Le prouve, admirable, le terme noisy de ladite chanson.
Au troisième rang Unshoeable, batterie cinglée en poupe, rafle sa bonne note. Sauvage et mélodique, le gang des quatre met de la conviction dans ce qu’il entreprend. Il crépite, presse ses pédales, change de chemin sans se fourvoyer. Future EXES ratisse effacement, de la pop à la noise en passant par le grunge, et collectionne les efforts de goût. Le dernier de l’ep, I Lost My Phone, prend une tournure douce. Mais après ça…eh bien il s’y tient, ténu, lo-fi, orné sans fauter. Si la vigueur retombe Future EXES, lui, dépose un quarteron probant, suffisamment diversifié pour qu’on puisse s’y fier et lui autoriser de légitimes espoirs quant à la suite de ses travaux musicaux.
Photos Rémi Barbe