Bruxellois, Warm Exit joue, dans le rouge, un post-punk intense et remonté, qui n’hésite toutefois pas à varier. Ultra Violence est son premier album, on y déniche huit plages qui dans le sillage rougeoyant de Damages Become A Necessity, à l’intro lancinante suivie d’une décharge mordante, mettent tout le monde d’accord. Chant rageur, vigueur à la Idles. On part sur de l’élevé, riffeur et gifleur. Concrete Fascination, de motifs accrocheurs en rythme dynamique, aussi cold que post-punk, flanqué d’excès soudais, administrant une seconde mornifle bienfaisante. Les instruments s’excitent, dans le même temps il séduisent. La bataille bat son plein, Warm Exit y tire sa corde du jeu. Il vaut le détour, allez donc y faire un tour. C’est du Belge, cousin des îles, alors fonce.
Le cavaleur Become The Butcher, aux guitares silex, aux basses et batterie charnues, m’évoque nos Rendez-Vous hexagonaux. Warm Exit pète des flammes, allume le brasier et l’entretient jusqu’à ses derniers pas. Au passage, il délivre un Positive Anxiety aux portes de l’indus, retenu, sans implosion à l’horizon. Sa fin, toutefois, se situe sur un fil. Ca craquèle de partout, ensuite TV tranche dans la couenne post-punk agilement brodée. Il suffit, ici aussi, de se laisser embrigader. Auto-Destruction, de teneur comparable, agrémenté de passages plus mesurés, contribue significativement.
Le niveau demeure, Warm Exit galvanise. Ultra Violence, éponyme, impulse une avant-dernière fournée à la colère audible. Volcan des guitares, ire de vocaux amers, modération éparse et bienvenue font encore une fois pencher la balance, du côté de l’excellence. Le morceau se syncope, puis reprend en lacérant. Le leader hurle, s’égosille, concluant dans le nerf. Enfin Extraordinary Murders, sec comme un coup de trique, bien joué comme bien d’autres, fouette une dernière fois, sans oublier de brièvement se « calmer », un auditoire rallié à la cause du quatuor Belge dont la galette est sortie, bon point et toi-même tu sais, chez deux labels au catalogue impeccable.