Letton et Français, Les Attitudes Spectrales a déjà eu, sur Muzzart, l’honneur d’être distingué. C’était pas volé. Songs for No One, sa dernière galette en date, sa seconde, lui vaut la même « punition ». Rock et sombre, batailleuse, mélodique en certains recoins, elle déchire. Dread, You’re my only Friend, chargé de la lancer, m’évoque le St Johnny de Speed is dreaming. Les 90’s, donc, noisy et aussi bellotes. Guitares salaces, chants criées ou plus pop, tout ça tient debout. Hidden Mothers, saccadé, affiche des vertus plus fines, mais tout aussi persuasives. L’orgue y est classe, bel ornement pour un morceau presque psyché, qui breake après des élans bourrus. Alors qu’ Autoscope, crissant, tient lui aussi le cap. Attaques soniques, puis cadence franche et voix à plusieurs font le nécessaire, suivant un raffut profitable.
Sur les chapeaux de roue le quatuor, d’hommes et de dames à égalité dans l’influence, joue un Lament lent et griffu, aérien. L’horizon s’étend, le rock domine mais l’album est loin d’être uniforme. Murder in the Summer, à la BRMC, jette une fièvre de dans le tunnel. Il est noir, fuzz, de vocaux saillants. Le résultat, une nouvelle fois, se hisse sur les plus hautes marches. Slightly Off, poppy mais malgré ça bien écorché, charme à la Yuck. Les Attitudes Spectrales, c’est la certitude d’une irréprochable fournée.
Hex, en à peine plus de deux minutes, de ses mots répétés à l’envi, offre des virages noisy et chants scandés, de très bon aloi. Songs for No One, sorti chez Specific Recordings, intéresse sur la durée. Il se termine avec White Dust, rengaine qu’on croirait posée mais qui sans attendre, se pare d’incartades bruissant alors que le chant reste aérien. On réécoute alors, certain de la valeur du clan impliqué, cette huitaine sans défauts.