Diantre!, j’avais zappé! La sortie, chez ATRDR, mais aussi le duo. Drunk Meat, de Bordeaux, qui ratisse large et barge. Son rock vicié, dirty, noise ici, chanté en Français et ça me plait, à l’esprit punk et irrévérencieux (les deux vont ensemble, me direz-vous…), claque. Sa Diagonale du vide, qui tourne à plein, expose pour débuter un Et après minimal, bluesy, aux paroles amères. Sans attendre, et ce n’est pas la première fois puisque d’autres galettes ont déjà percé les ténèbres, la paire attire. Cowboys and Girls, frénétique, de guitares cinglantes sur rythmes tambourinés à souhait, pousse les sensations. Le titre éponyme, entre bridé et roulements de drums qui surlignent des mots à nouveau en vue, s’acidule sans exploser. Il a du style, rue parfois, puis prend fin. Lumière, ironique, syncopé, crache sa fièvre. A tous les étages. C. Coeurcroisé – Claviers, Voix et Romain TDM – Guitare, Basse, Voix, Machines, à deux, creusent leur propres sillons.
Pic à glace, des Chromatics et là aussi on vous intime d’aller auditionner, groove entre électro et rock de sang. Belle personne pulse, mord sans temps mort. Machines et organique, en fusion, copulent. Il y a toujours ces écrits, aussi, qui ont à dire. Quarantenaire, j’aimerais encore en être, file et renvoie des notes nerveuses autant que racées. Drunk Meat joue dans le rouge, urgent. Silence lourd, en saccades bruitées, enfonce le clou. J’ai bien fait de trainer, chez ATRDR. Vin Mauvais, bon cru, finit dans le décor. Trop consommé. Le morceau convulse, comme encore en vie. Il en est gorgé. C’est Mon vrai moi, en crissements salis, qui conclut. Bridé lui aussi, intense, il gerbe -c’est le cas de le dire écoutez-le bien- un rock ivre, aiguisé, en clôture d’un opus qui m’oblige illico à aller fouiner dans le reste de la discographie des deux Aquitains.