Trio New Yorkais, Show Me The Body est punk autant qu’hardcore, et pas seulement. Il défend des causes, via le Corpus. S’engage. Humainement, musicalement aussi. Physiquement, mentalement. En live, il déflore et ce florilège de morceaux joués partout dans son pays en fait montre, détenteur de quinze morceaux sans polissage ni politesse. C’est joué brut, Out Of Place (Live in Detroit) débute pourtant posément. Lentement, il monte et Boils Up (Live in Detroit), sur un rythme galopant et des sons crépitants, puis Food From Plate (Live in Santa Cruz), haché, donnent dans le sauvage. Les gaillards, à l’envi, changent de tempo. We Came To Play (Live in Baltimore), sur un début à la Biohazard, en reverse une giclée. Il accélère, ses guitares rouillent à vitesse élevée. Radiator (Live in El Paso) délire lui aussi, soniquement. Sa cadence est hors-contrôle. Ca tartine sévère, en sus de la qualité des morceaux exécutés.
La suite entière, on s’en doutait bien, sera du même tonneau. Loose Talk (Live in Santa Cruz) se plombe, presque bluesy mais dans le saignant. USA Lullaby / Body War (Medley | Live in Santa Ana) conclura sur ces mêmes tons pesants, griffant, quasiment rappés dans le chant. Mais avant cela, pléthore d’autres pavés auront eux aussi porté l’estocade. On prend note, ça et là, de moments d’apaisement suivis de passages speedés (K-9 Live in Baton Rouge) qui diversifient la palette. Jamais figé, Show Me The Body sert un Arcanum (Live in Santa Cruz) qui pourtant s’affine, trouvant sa place dans les saillies nourries et tirant une fin hargneuse. Aussi saccadé qu’ouvertement frontal, révolté, peu en phase avec son époque, le groupe éructe ses désaccords (Badge Grabber – Live in Baltimore) et essuie un live fulgurant, sans ennui aucun, vrai et d’impact permanant.