Suisse, Jonas Albrecht fait de la technotrance, tribale, psyché, enlevée, qui le décale et le met à l’honneur. SCHREI MICH NICHT SO AN ICH BIN IN TRANCE BABY est son « debut album », on y trouve quatre pièces longues sans autre choix que de se laisser emmener. C’est d’ailleurs sur plus de quinze minutes que file et s’embrume LIECHT, première plage qui suite à un début vaporeux lance une forme d’exotic drumming complètement ahurissant, surplombé par des sons volants. La nouveauté est audible, l’esprit quitte ses bases et des chants perchés ornent l’ensemble. Tout ça est prenant, sans commune mesure avec les lignes usuelles. On est captif. La répétition, de surcroît, confine à l’addiction. Comme avec les produits. Mais celui-ci est musical, son abus est conseillé. LEIB, en percus sauvages, de ses vocaux fous, de ses sonorités hors-contrôle, fait mouche.
Je l’ignorais mais l’Helvète, doué, officie aussi chez Film 2. Là-bas aussi, le registre diffère. LUST, pour en revenir à notre contenu, lance treize minutes droguées. Il varie, breake in the clouds, reprend une marche implacable. Il hante et déjante. Je m’évade, en ces temps de vœux faux. Merci à lui. LACK, dernière virée indus (bien que je soies loin d’en avoir la certitude) et encore plus, affole les sens. Jonas Albrecht défriche, offre de nouvelles perspectives et son SCHREI MICH NICHT SO AN ICH BIN IN TRANCE BABY, à sortir chez Irascible Records, risque d’en capter plus d’un, mu par des élans dont on s’entichera durablement.
Photos Mea Cilurzo