Vétéran des cènes de partout, Bardo Pond voit son Peace On Venus, pour ses 10 ans, réédité dans un superbe vinyle. De ses cinq titres stoner, psyché, malaxés, il fait son effet et le contrepoint guitares torturées/voix douce saisit l’auditeur. Kali Yuga Blues propage, d’emblée, ce ressenti. Sur de longues minutes, rythme de plomb et fuzz bavant agissent. Taste, plus court, se met à rêver. Plus aérien, il éclaircit le propos et à l’issue, l’accroche perdure. Bardo Pond griffe, ici il poste de superbes notes, qui s’envolent et dépaysent. Puis il y a cette pochette, magique, qui fera parler les « purs ». Ce disque a tout, en plus de ses atouts. Fir, massif, heavy au ralenti, jette lui aussi sa lave. Soniquement, des fissures d’ouvrent.
Plus loin Chance, et c’en est une, s’élague à l’instar de Taste. Il emmène pareillement, doté de touches célestes et voyageuses. Au delà des dix minutes, il hypnotise. Peace On Venus est une grand album, on s’y plonge corps et âme. C’est chez Fire Records que ça se passe, Before The Moon et sa durée tout aussi poussée finissent l’ouvrage dans ces mêmes entrelacs de guitares loquaces, de cadence éléphantesque, comme le feraient nos Mars Red Sky à nous. Indispensable.