Love In Cage, j’ai déjà vu, au 106 de leur ville. Et déjà gouté, sur disque, avec autant de joie. Je n’ai donc que très peu hésité quand ce Trans-Reality, au coin de mes détours sur Bandcamp, s’est présenté. La paire normande, férue de sons 80’s déclinés avec dextérité, y joue neuf plages sombres et atmosphériques, que le plutôt enlevé Avoid The Sun présente avec force sons d’époque, créés aujourd’hui. Electro, new-wave, post-punk et trouées cold vont voisiner, permettant une sortie de choix. 2083 le prétend, entre vapeur de synthés et sonorités en boucles assorties de basses sans chaleur. Le duo n’a rien perdu, il se permet ici d’enchainer les friandises maison. Ma Vie Numérique, alerte, aérien, donne matière à penser. Dans le même temps, il valide les travaux des deux hommes.
Bien lancé, Trans-Reality pose ensuite un A Logical Secret Collection cold, acidulé, qui lui aussi passe le cap. Troisième effort, l’opus obscurcit les jours mais au final, les met en lumière. On s’y réfugie, livré au brasier des guitares. Everyone Of Us, au milieu du parcours, m’évoque New Order et décharge, à son tour, soniquement. Divers mais sans égarement, Trans-Reality grise Rouen. Take Me Away From Here, sur guitares à la Thugs (si si) en son début, à la Waiting, emprunte la voie rapide. Chez Love in Cage, rassurez-vos, on sait comment s’y prendre. Take Me Away From Here frappe fort, puis Blue Planet associe notes fines et giclées bourrues. Le chant s’ Eldritch, caverneux.
Sans fauter, sans se défausser, Love in Cage joue une gamme convaincante. Californian Desert, bluesy, la modère sans lui porter atteinte. C’est chez Meidosem, aux côtés des Martin Dupont et autres Denner, mais aussi Guerre Froide, que la galette est née. Somewhere Else la conclut dans la retenue, d’ambiance céleste, en ne faisant qu’en pousser la portée. Recommandable, Trans-Reality plaira sur la durée et resituera ses auteurs à leur bonne et due place, après quelques années de silence discographique que son écoute fera bien vite oublier.