Improvisateur invétéré, Anthony Laguerre, après son Myotis enfanté solo, s’associe cette fois aux Percussions de Strasbourg, où frappent (l’esprit) Léa Koster, Théo His-Mahier, François Papirer et Enrico Pedicone. L’alliance des deux entités, qu’au départ j’ai complètement reléguée, n’en trouvant ni la queue ni la tête, débouche sur sept plages dont la première, MYOTIS V.I, consiste en d’imperceptibles frémissements. Avec, en ornement, des craquements comme si ton vinyle d’époque tournait. Le fond est noir, on est encore dans une forme de tranquillité bridée mais dans la foulée MYOTIS V.II, au gré d’un déluge percussionné, crache une lave indus de tous les diables. Ca cogne sec, à l’unisson, alors que le père Laguerre y va de ses trames sonores triturées. Laguerre est déclarée, c’est ici le bruit des assauts que l’on peut capturer. MYOTIS V.III, sans rythme, annonce une trêve. On n’y croit guère, j’escompte au delà du quasi-silence une nouvelle avoinée.
MYOTIS V.IV la gerbe, reprise des hostilités. Il va sans dire que l’album, tu vas le chercher ou tu t’en éloignes. Ou l’un puis l’autre, je ne sais plus trop. Trop sonné. Les motifs angoissants de MYOTIS V.V, court mais marquant, me retiennent. Il existe là, sans nul doute, une forme d’intrigue. Un je ne sais qui incite à investiguer, à tenter de saisir. MYOTIS V.VI, qui va en s’amplifiant, confirme mes dires. Anthony Laguerre, en perpétuel mouvement, livre pour finir, avec ses acolytes, un torrent d’abord figé de quatorze minutes passées. MYOTIS V.VII évidement, qui après sa moitié commence à s’agiter, virant ou pas loin à l’oriental. Il y a même, pour le coup, des voix et damned, ça accroche! Solide il faut être, je n’en disconviens pas mais la galette, sans égal, réserve son lot de sensations déstabilisantes.