C’est le quatrième hommage, via Cypress Grove et une cohorte d’illustres noms fans du bonhomme dont le nom suit, à Jeffrey Lee Pierce. Généreux, superbe à entendre, il recense 18 titres et passe du velours (l’introductif Mother of Earth – Dave Gahan, sensible et ensuite rugueux), au déluge énergique à l’écorchure punk (Debbie By The Christmas Tree – The Amber Lights), en ratissant large avec au bout de l’écoute un trait commun à tous: la splendeur du résultat. La La Los Angeles – The Coathangers opte pour la deuxième option, au galop, suivi de Yellow Eyes – Jeffrey Lee Pierce (feat. Nick Cave & Warren Ellis, ni plus ni moins) qui lui, fait dans la classe déliée qui elle aussi « enfle » par la suite. JLP, de là où il se trouve, ondule sous la joie. J’en suis sûr, j’aime à y croire. Go Tell The Mountain – Mark Lanegan (feat. Nick Cave & Warren Ellis), au ressenti émouvant, bouleverse lui aussi son écoutant. Les intervenants se surpassent, Going Down The Red River – Jim Jones and the Righteous Mind suinte un rock sous fièvre digne de l’Anglais. Ca cingle, puis The Stranger In Our Town – Peter Hayes, Leah Shapiro & Humanist donne des airs BRMC sombres et vrillés, largement louables, au tout. Voilà du bon, du très bon, de plus que bon, à mettre à l’actif de Glitterhouse Records.
En plus de ça le livret du CD, merveilleux, détaille tout. Secret Fires – Suzie Stapleton (feat. Duke Garwood), sur des notes minimales à l’orée du mystique d’obédience folk, magnifie le recueil. A chacune de ses étapes, on est irrémédiablement séduit. Tiger Girl – Hugo Race, aux recoins jazzy sur de la flanelle vocale, se distingue quand vient son tour. On ne trouve, ici, que de l’addictif. Les climats varient; l’accroche, elle, reste en place sans se déliter. Superbe, The Task Has Overwhelmed Us s’écoute sans faim ni fin. On The Other Side – Nick Cave & Debbie Harry (la paire rêvée), délicat, perce les limites de la pureté. Les voix, en or, s’y complètent. Idiot Waltz – Cypress Grove, instigué par le principal intéressé, souffle de l’amour. Susurré, il déclare sa flamme. L’ornement, c’est valable pour l’ensemble du disque, irradie. Tiger Girl – The Amber Lights, comme dit plus haut au sujet du groupe mobilisé, apporte un regain de vigueur. On a tout, ici, pour s’enticher définitivement.
From Death To Texas – Alejandro Escovedo, d’ailleurs, swingue sur des touches rock stylées et nerveuses. Dans le mouvement Vodou – Mark Stewart, de riffs secs sans rythme, de voix cinglées à deux enfin je crois, étend encore le panel. J’ai reçu le CD, j’en suis heureux et comblé. Time Drains Away – Lydia Lunch, Jozef van Wissem, Jim Jarmusch, dénudé, narre et fait mouche. Lucky Jim – Chris Eckman & Chantal Acda le relaie, joué à côté de nous je parierai. Pour nous? Oui, et surtout pour lui. Jeffrey l’éternel. I Was Ashamed – Pam Hogg (feat. Warren Ellis & Youth), spatial, obscur, dissonant, m’émerveille. L’émotion, sur cette parution, est reine. Brute ou plus rentrée, elle inonde. Bad America – Sendelica (feat. Wonder & Dynamax Roberts), final groovy, sonique, teigneux, rappant sur ses deniers instants, se chargeant de border l’affaire avec prestance et dans la déviance, mettant un point final à ce The Task Has Overwhelmed Us qui en ma demeure, bat des records d’audience à volume osé.