Venu de Trévise, en Italie, Superportua pratique un rock de facture plutôt classique, qu’il rend intense ou mélodique, c’est selon. Sur Grumi, son nouvel album, neuf titres de belle facture le mettent en valeur. On débute dans la force de frappe, mi-soutenue/mi-tempérée, avec Salvami. L’Italien dépayse, Il Funambolo se rend lui sur des terres presque post-punk qui ne sont pas sans rappeler Motorama. On note la qualité, récurrente, des morceaux. Rovi, plus « cordé », délivre des contours posés. Le panel est exempt de surprises, mais bien tenu. Des soubresauts au bord du grunge, ici, pimentent la chanson. Seth, ensuite, déroule une pop-rock charmeuse mais tout de même alerte, griffue, syncopée, préparée avec adresse.
Au mitan des courses Tornare Indietro, fin en son début, vire ensuite au plus offensif. Superportua s’y prend pas mal, sans rien chambouler il offre de bonnes oeuvres. Castità, subtilement aiguisé, le démontre en avançant sans hâte. Sans chant, il oscille entre l’aigre et le doux. L’ammazzatoio lui fait suite, plutôt percutant. Ses guitares sont volubiles, son attaque franche. Grumi ne faiblit pas, ses ritournelles ne manquent pas d’accrocher l’oreille. Malavoglia se situe, lui aussi, dans une veine entre ferveur et motifs séduisants.
Au terme de l’ouvrage L’uomo di paglia, dans la lignée, conclut avec une certaine dose d’allant. On relève, une dernière fois, la pertinence des décors. Superportua, constant, signe au final un Grumi fiable, à l’écoute plaisante, présenté qui plus est, en termes d’informations, dans un joli papier calque et glissé dans un sobre digipack au contenu honorable.