C’est d’la Musique Rasoire -mais géniale-, à écouter depuis ta Table Basse jonchée de Records -donc proche-, Coolax comme c’est pas permis. C’est Seb Radix, de Lyon, qui conçoit quatorze titres où lo-fi, énergie punky débraillée, pop de travers et mélodies sensibles se tirent la bourre, sous le joug de guests de renom. On entend par exemple, sur ce 1977, Andy Kerr de Nomeansno, Mike Watt des Minutemen ou encore John No de Triclops. Et encore, je résume. Toujours est-il que Jack Sharp, en 20 sec’ chrono, instaure une trame vive, poppy mais appuyée, qu’on aurait aimé plus longue. Qu’à cela ne tienne, SMS (feat. Andy Kerr) dégaine un fatras noisy/country aux ritournelles aussi soignées qu’écorchées de par leur enrobage. Concluant, et on est encore loin du compte. La Memoire Sélective, chanson in French vaguement yéyé, fait mouche à son tour. Le registre est large, bien serti, instrumentalement ouvert. On s’en réjouit. Baby Fight, riffeur, destroy, balourde une demi-minute en rut. Puis Cactus Fleuri, entre textes bellots et ruades nerveuses, soudaines alors que le reste se veut sage, persuade autant. Il crie, mais reste beau. On est preneur, comme tu le seras.
Voyage, retenu, où les rimes amusent et disent des choses vraies, en remet une lampée. 1977, c’est une valeureuse galette. La fin du titre s’emporte, puis rideau. Alors Ashtray (feat. Mike Watt), stylé et soutenu, dépose une autre perle. A chaque balise, de toute manière, on s’attarde avec un enthousiasme non feint. Le band joue bien, sincère, sans esbrouffe aucune. People (feat. John No), cuivré et acéré, twiste dans le rude. Merveilleux. C’est indé, ami d’écoute. Indé et puis c’est tout et c’est déjà beaucoup. Le Chant Des Perdrix, de plaine, sème fleurs folk et sifflotements légers. Il est, comme les autres, décoré avec panache. Superbe. M&M’s, tirée punk minimale, crédite le Rhodanien. Une fois de plus. Mind The Bomb suit, dans la vigueur itou, en rafales jusqu’à pas même 40 secondes. Et ça suffit.
Dans la foulée Aire D’Autoroute Vide, dénudé, bluesy, brille la vie. Damned, ce 1977 est un sans-fautes! Pince A Linge, en 1’11, y glisse de la lo-fi teintée à la no-wave. A la conclusion échoit Police Milice, où un sifflet tranquillou s’invite. Posée mais expressive, puis plus éraillée, voilà une chanson terminale qui tout en se faisant apprécier, grandement, met fin à une série de haut vol. Une rondelle faite maison, à la Radix évidemment mais avec des convives de premier ordre, porteuse de compositions au potentiel très largement au dessus de la moyenne.