Chien Pourri. C’est du synth, du « trip-pop crépusculaire » from Toulouse et ça jouera par chez moi, à Amiens, en février. Sorti il y a quelques mois déjà, l’ep se vinylise chez Araki alors parlons-en, car il vaut le détour. L’objet se nomme Monstre Folle, il s’ouvre dans La Nuit et déploie déjà de longues minutes absorbantes, qui semblent fendre la brume. Comme un éveil sous sommeil, le morceau s’étire et commence à grésiller, à ouvrir des brèches. Maud Cazaux (vocals, Mother-32 semi-modular synthesizer) et Iso Couderd (drum machine, FX pedals), voyez un peu l’attirail, construisent des pièces de choix. Celle-ci se saccade, céleste, et se pare de vocaux pensifs. C’est La Nuit, on y est bien. Yellow Sands, après ça, prolonge le songe et retarde lui aussi son envol, ce qui crée une accroche atmosphérique certaine. C’est dans sa bulle, personnelle, que Chien Pourri évolue.
Caliban, de ses quasi dix minutes, amorce un canevas plus vif ou plutôt, moins savamment figé. Il hypnotise, lui aussi, sans retour possible. Lascif, l’ep livre des spirales d’HP. Caliban, rythmiquement, s’emporte puis prend fin en titubant. A la toute fin du chemin Tempest, dark, nuptial, aux portes de l’angoissant, sème une forme de drone. Il varie, imperceptiblement. Un chant fantomatique, enfin il me semble, l’accompagne. La recette marche à plein, en marge, et Monstre Folle séduit de par ses ambiances. On ajoute donc Chien Pourri, sans tergiverser, à la cohorte des groupes à suivre de près.