D’abord side-project solo-labo de Guillaume Brot (Llamame La Muerte, United Color Of Black Metal, …), Brötchen des Todes s’est depuis adjoint les services de L’Austral (Chafouin, Lapin, …). A deux donc, les artistes de l’indé poussé façonnent des songs en montées qui soit planent, soit oscillent, soit font du bruit ou les trois en même temps, pour un plaisir auditif garanti sans tricherie. Ce #2 respire ainsi sept titres, hypnotiques, que I’m Blind introduit avec style et dans des poussées fiévreuses. Sous tension, le duo perce sa propre matière. Inventif, il parvient à captiver. Into This Ocean, aérien comme syncopé, nerveux comme rêveur dans le chant, en fait montre. Je pense, pour le coup, à The Poison Arrows. Le rythme castagne, les motifs s’empilent. Ca enivre, ça pétrifie les sens et aussi, ça les transcende. C’est millésimé, autonome et véritable jusque dans les noms de ses labels complices.
The Lion Stone, aux notes claires sur fond sombre, marie les voix et rêvasse dans le bruit, beau comme rêche. Les assauts, une fois encore, font merveille. Sur la plan sonore, Brötchen des Todes performe sévère. Au niveau structure aussi, pour le coup ses ruades sont noise et par leur réitération, suscitent l’obsession. Canyon Swan : The Rise, au mitan du parcours, joue d’ailleurs sur la répétition. Quasi post-rock, il sert d’interlude. Poor Little Thing, de format étiré, développe ensuite une trame bridée et, parallèlement à cela, appuyée. Il flotte, affirmé. On prend. On prend tout, de toute manière. La fin du titre se phase, bruitiste. Magnifique.
On s’en relève -ou pas-, arrive alors Canyon Swan : The Thirst et ses deux minutes dépaysantes qui matent vers je ne sais quel recoin du globe. On est pas loin, là, de l’indus aux contours mondiaux. C’est bref, ça reste dans une intense retenue. Enfin I Ride For You, en mot de la fin, démarre sagement enfin, je ne suis pas sûr que ce soit le bon terme. Il se souille, saccadé, superbe, avant de totalement/partiellement (si si) se fissurer sur terreau de voix narrant. Brötchen des Todes et son #2, c’est personnel et ça ne doit à rien à quiconque et rien que pour ça, saluons bien bas la parution d’un opus plus que réussi, qu’on peut de plus se payer dans n’importe quel format excepté, tiens donc, sur galette vinylique.