Collègues de label (elles officient toutes deux chez Kakakids), Krinator et Maria Violenza jouaient ce dimanche soir à la Briqueterie, pour la release party du Neuf tubes stéréo de la première nommée. Belle conclusion de semaine, amorcée par la Sicilienne au gré de ses ritournelles d’influences diverses, « shopées » aux quatre coins du globe. Un registre synthétique sans genre reconnu, grinçant, lunaire parfois, post-punk peut-être, indus j’en sais rien, assez dépaysant pour qu’on s’en entiche. Et chanté, qui plus est et si je ne m’abuse, dans plusieurs langues différentes. Baston verbale, accents punk dans les arrangements, bordures lo-fi aux tons minimaux créent une identité forte, aux histoires de vie prenantes.
Maria Violenza
Maria est sombre, douce et amère, dotée de chansons à l’accroche certaine. Ca souligne son set, après une longuette attente, et je me dis que je me paierais bien son t-shirt, accroché côté droit de la scène. Je compte mes ronds, ça part vite. Trop pour permettre l’acquisition souhaitée mais qu’importe, le live fut bonnard. C’est alors Krinator que nous escomptons, la Briket’ a plié ses affaires. Fabriqueterie finie, terminée dans le décalage sonore par les deux artistes du jour. Dont l’enfant qu’est restée Krinator, c’est présentement sa fête et c’est sur des accents ludiques, de travers et c’est comme ça qu’on l’aime, qu’elle lance la danse. Derrière son synthé-berceau, déguisée, elle fait valser la foule. Là encore l’éventail est ouvert, sans commune mesure avec les formats usuels. Sa fiesta foraine pour kids d’un certain âge, atypique, fait mouche. Comme chez Maria Violenza, les langages sont multiples et assurent le périple.
Krinator
Alors on trippe, le Dhaal est bon et le Rouge le fait descendre. La Briket’, touche à tout, fédère. Krinator est facétieuse, le lieu lui sied et le public lui est voué. Ici les rencontres marquent, les performances osent, le tarif est pensé. J’arpente la salle, peuplée de visages familiers. Carine s’emballe, après elle c’est 1000 balles qui aux platines prendra le relais sur un champ musical sans défauts. Le week-end est consommé, il fut intense et chargé d’images. J’en ressors à plat mais regonflé, tranches de vie amoncelées, au terme de performances scéniques d’une bien belle portée.
Krinator
Photos Will Dum