On connait le talent de notre Adam, matérialisé par un bel EP. Ce samedi le bonhomme, bon homme, jouait sous deux formules, à la Filature, avant que tous nous filions à quelques centaines de mètres de là voir Rainville et Ellah A.Thaun. Quand on aime…
A l’heure où j’entre le Mutant débute, solo, pour aligner un série de morceaux sensibles sous les yeux d’un parterre de fidèles au sourire approbateur. Il le mérite bien, tout ce qu’il fait est peaufiné. Vrai, doué, Adam El Mutant ravit les oreilles. On en tire un profit d’autant plus grand qu’ensuite, c’est en trio qu’il se chargera d’amplifier son impact. Avec Pascal, mon acolyte du soir, nous optons pour le sans alcool et croyez-moi, l’attente n’en pâtit aucunement. Nous profitons du lieu, niché au seuil de l’ancienne usine Cosserat, où régulièrement des artistes poussent la chansonette.
Adam El Mutant solo
C’est alors une forme de magie pop, à la vigueur entrée ou plus débridée, qui capture l’assistance. Avec l’apport de Charles Schreiber (Last Night We Killed Pineapple, auteur d’un set ravageur il y a peu) à la batterie et de Mathilde Thiney (MegaSurf, même mention) à la basse, on vire à la pop indé gentiment griffue, ivre de style. Elle enchante, comme le dira plus tard Mario il y a du Kevin Morby dans ce que fait le groupe. Les tires initiaux, énergisés, prennent une superbe tournure. A l’occasion les chants à deux, merveilleux, agrémentent le rendu.
La surprise est belle, nous nous entendons sur le fait que nous avons là de quoi combler nos attentes avant même que la suite ne survienne. De délicatesses en passages plus nerveux, d’un rock séduisant, les trois amis décrochent le pompon. Adam El Mutant, dont les cd trônent à ses pieds, extasie son monde. Si le set est court il va sans dire que sa qualité, optimale, le contraindra très certainement à pousser le bouchon d’une version groupe chargée de promesses.
Adam El Mutant trio
Photos Will Dum