Produit par Amaury Cambuzat (Neu, Ulan Bator), Staring at the Sun before goin’ blind, le nouvel effort du Oslo Tapes de Marco Campitelli, explore un champ large de base psych’rock. Gravity l’amorce presque sereinement, climatique, d’une teneur céleste. Ses contours m’évoquent, dans leur mélancolie et leurs vocaux comme chuchotés, le Disintegration de The Cure. Ethereal Song, en second, déploie ce même songe psyché dans un déroulé plus écorché, répété, qui embrume l’esprit. L’opus vaut, déjà, par ses atmosphères. Sa batterie le fait vivre, couplées à des sons acides et/ou spatiaux. Bien conçu, le rendu séduit. En même temps, il dévie et plus loin se fissure, presque shoegaze. Deja Neu, aux basses rondes, lance un troisième virée haut perchée. Ses syncopes, sautes de cadence et entrelacs de sonorités psychotropes font largement le job. Kraut quand il y prétend, l’album attire. Reject Yr Regret, au drumming chaloupé, aux atours pas loin du tribal, exotise le tout en se montrant vivace. On ne s’ennuie pas, quelques loopings vrillés pimentent d’ailleurs l’écoute.
Après la moitié Like a Metamorphosis, flottant, s’esquisse avec subtilité. Oslo Tapes convainc, rêveur, tantôt remuant aussi. Middle Ground, de percus à nouveau trippantes sur guitares et autres instruments partis à l’attaque, fait lui aussi bonheur. On s’évade. Il breake, il y a du prog’ (digeste, pour une fois) dans ce qu’entreprend Oslo Tapes. Somnambulist’s Daydream propose une avant-dernière embardée tout aussi prenante, vaguement shoegaze, clairement dreamy. Soniquement, Staring at the Sun before goin’ blind scintille. Il s’achève sous les grondements de Staring at the Sun before goin’ blind, éponyme donc, réitéré autant qu’éthéré, de voix douloureuses, pour entièrement capturer son parterre d’auditeurs.