Sarakiniko, déjà écrit ici. Il le valait bien. Le Breton, avec Dehors, instaure ça et là le Français et conserve ses trames « mud-pop »/shoegaze, avec l’agilité qu’on lui connaît. Dix titres noisy le prouvent, Golden Glows lorgne côté Mary Chain, option MBV avec la touche Yann Canevet en sus. Alors ça plait, le morceau éponyme prend la corde avec une étoffe saccadée que le chant plutôt songeur/détaché valorise. Beau à entendre, l’effort est bien paré. Il est doux-amer, bellot mais aussi orangé. Une voix féminine s’y glisse, solidifiant le résultat. Le Royaume, sans hâte, dévoile lui aussi une étoffe sonore concluante. Album de vie, Dehors s’évade. Il vaut par ses textes, par ses notes, par son ensemble. Oona, dreamy-shoegaze, sème une brume d’Isn’t Anything. Une bruine délicieuse, un brin cold et grinçante, cotonneuse dans le chant, à valider dans l’immédiat.
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Dehors surnage, allègrement, dépassant les prérequis. Sarakiniko est doué, Strange Breeds décolle avec lenteur et dans une flemmardise avérée, en friandise aussi sucrée qu’acidulée. Human is past, presque folk en son début, vire ensuite au shoegaze céleste. On entend, une fois de plus, des vagues dont on s’entiche. L’Avenir la Fin, plus loin, expose ces mêmes avantages soniques, au gré d’une rêverie évocatrice. On glisse, avec délices, dans le précipice. Dehors, donc. Notre langue natale y est honorée, décuplant son impact. Lovers Stay Mortal, délicat, poste une douceur mélodique de toute beauté.
Are We Dead, à la vitalité éclatante, chanté joliment, aux flux impétueux, entérine l’excellente impression que depuis le début, l’auditeur ressent. Puis Coal, syncopé, pas loin d’un APTBS dans sa version « assagie » si je puis dire, noisy malgré cela, borde l’album en lui offrant une fin sonique tout aussi persuasive que ce qui a pu la précéder.