Krinator est le projet d’ Yvette Corner-But enfin Carine, membre de HEADWAR, BADABOUM, du duo LES MORTS VONT BIEN avec le père Usé encore fringant quand même et j’ai pas tout dit parce qu’à vrai dire, il en existe une tripotée. Ici c’est en solo qu’elle officie, comme oubliée dans une casbah où en touche à tout, elle se mettrait à toucher à tout. Ben ouais, et même que ça débouche sur des délires enfantins délirants et sacrément à écouter, réunis sur ce Neuf tubes stéréo qui en fait en dénombre dix. Ca commence par un truc de fête foraine à l’ancienne, nommé La valse du Moléson, joueur et ivre dirait-on, à force de boire du p’tit lait. Barbouillée, Carine enchaine avec ce Bravo Rio à la voix d’bébé, sur spirales de sons trippy. Elle chante dans douze mille langues, elle l’a bien pendue et Les Morts Vont Bien merci pour eux, met de la vie dans un univers insolite. Créative, elle régresse (vers le jeune âge) magiquement. Uno Male, frétillant, lunaire, psyché, barré, use de jouets. L’instrumentation est décalée, elle pulse et twiste pour ensuite retomber avec Sie tanz gut et ses volutes peinardes. Ca fonctionne tout pareil Mireille, plus t’écoutes eh ben plus t’écoutes encore après. Hidoku narimashita, sombre, saccadé, s’indus sans s’y attarder. Soniquement, la Dame met tout le monde d’accord. Vieni di qua, de synthés aussi simples que prenants, fait lui aussi son caprice. Il s’affole, comme hors-contrôle.
G.G Milk (le Milk de La Clara, je parierai…), de petites nappes irrésistibles, volantes, engendre autant d’effet(s). Je perds, à l’écoute, des dizaines d’années. Neuf tubes stéréo est un labo, une terre des possibles, un espace de défrichage. Rose et gris, arc en ciel, l’univers de Krinator est voyageur, potache, insolent aussi, charmant sans être charmeur. Il se réserve à l’averti, sort chez Kakakids et on comprend bien pourquoi. Kopfuber monte à la tête, avec trois fois rien Carine esquisse ses propres brouillons. Elle rend une copie parfaite, raturée mais passionnante, d’élève douée mais vouée à sécher les cours. Son Big Hurt est leste, des fois je le crois 80’s mais c’est juste du Krinator alors c’est mieux. Le passage/carton à l’école des fans d’Airaines, fut un temps, a pu influer. Enfin j’dis ça….en plus le vinyle est à quinze boules, le numérique tu le captes pour une au minimum et Summer song nous joue pour finir une sorte de bal du village espiègle, avec un attirail que je suis sûr qu’elle l’a chopé aux Astelles. Pas plus parfait que ce bazar, si tu aimes la zik de bambin conseillée aux adultes, affublé d’une pochette elle aussi foutraquement intéressante.