Etalon d’un heavy vocalement encièlé, le trio Mars Red Sky de Bordeaux remet le couvert avec Dawn Of The Dusk, soit huit titres où les deux tendances se percutent pour créer une alchimie maison, rarement entendue ailleurs. Break even le rappelle d’emblée, pesant de tout son poids sur des voix mélodieuses, célestes. Guitares lourdes, ryhme éléphantesque se greffent, accouchant d’une entité désormais reconnaissable. Et reconnue. Maps of inferno, finaud, progressif dans son déploiement, en atteste sur un durée étendue. Il calme le jeu, puis repart dans un geyser de sonorités d’obédience 70’s, concoctées avec maîtrise. Les vocaux se font plus vivaces, moins planants que par le passé dirait-on. The final round, où ces mêmes chants marquent à nouveau, élabore un canevas mélodique du plus bel effet, heavy mais délié. L’ensemble respire, avant de tremper dans des salves pachydermiques sans ménagement.
A choir of ghosts, quatrième parpaing, joue lui aussi sur les contrepoints. Il se passe de voix, s’adonnant à des déferlements nourris autant qu’incoercibles. Carnival man prend la suite, plus brumeux, avant de complétement opposer chants d’ange -ou presque- et torrent sonique au ralenti. Mars Red Sky a trouvé, depuis longtemps déjà, un ajustement que ce disque pousse à son paroxysme. Lorsqu’il retombe, il fait valoir de superbes notes. Son oeuvre, évitant le « tout puissant à outrance », se nuance dans l’excellence. Trap door, quasiment folk en son début, le demeure et accrédite ce que ci-dessus je fais valoir. Il est bref, trop, mais beau.
Photos Jessica Calvo
Dans son sillage Slow attack (tu parles…), à l’entrée en matière frappante, plombe le tout. La galette des trois comparses, sortie chez Vicious Circle, dispose d’atouts définitifs. Heavenly bodies, où intervient Helen Ferguson (Queen of the Meadow) à l’autoharpe, enfantant des sons d’enfant, poste pour finir un climat apaisé, splendide, qui permet à l’issue d’assauts bulldozer de retomber sur terre. Mars Red Sky, de son heavy-psych entre force de frappe et soie chantée, enfonce le clou, ou plutôt l’enclume, siègeant de manière définitive sur le trône d’une tendance dont il a lui-même posé les fondations.