TORVE vient de Besançon, il joue un post-hardcore que les six titres de ce A cure for madness, vigoureux, puissants mais ne négligeant pas les motifs -tantôt- cristallins dans les guitares, retranscrit plutôt pas mal. On s’inscrit dans cette tendance dès Oblivion Song, belle ouverture. Gravity Express confirme, aussi mélodieux dans ses sons qu’offensif dans ses poussées beuglées. Composé de membres de Horskh, Sorry for yesterday, Second rate et Aura, TORVE sait s’y prendre. Picture Perfect Day surprend, folk, totalement apaisé. Il est fin, sombre sur son second volet, chuchoté mais sa fin s’emporte, dans une jolie incartade mesurée. TORVE a donc le bon goût de ne pas se cantonner à son seul registre de prédilection. Il le pourrait pourtant, on ne lui en tiendrait pas rigueur. False Affordance, dans l’alternance des chants, riffeur et saccadé, y revient avec succès.
Quelques élans plus loin Decoherence, éclairci en son début, opère lui aussi par ruades. Il bruisse, rugit, perfore, brise son élan dans une étoffe peaufinée. The Missing Part, à qui il revient de conclure, s’amorce dans un flou presque psyché. Soudainement il bondit, élastique, hurlé-chanté, sûr de sa force et de ses retombées. Ses guitares brodent des motifs math, finissant d’accomplir le job. Dans sa mouvance TORVE, impactant, valide après un premier six titres sa valeur certaine, par le biais d’une nouvelle fournée de six qui ne s’en laisse surtout pas compter.