Groupe de rock instrumental parisien, où le violon tient une large place sans trop en jouer (du violon évidemment), Carmen Sea sort son deuxième EP. Inspiré par un accident d’après-concert, sortie d’autoroute à la clé avec au final quelqiues blessures sans gravité, celui-ci recueille cinq titres qui passent du tumulte jouissif (l’introductif SPEED) à des plages quasiment post-rock qui m’ennuient un peu bien que prenantes (CRASH), dont il faut toutefois noter qu’elles « vivent » bien plus qu’un format post habituel. On prend le quidam de vitesse, d’abord, avec le SPEED mentionné plus haut. Saccadé, il revêt de l’urgence, en filigrane, et se déploie assez vivement, au gré de spirales sonores bien placées. Math par instants, noise, indus par là, il peut m’évoquer La Jungle. Le rapprochement crédite, bien entendu, Carmen Sea.
SORRY (feat. TETHA), chanté donc, complète l’affaire. La voix me frustre légèrement, trop doucereuse. Dommage car là encore, le format est façonné avec dextérité. Mais c’est hérissé, au taquet, que je préfère Carmen Sea. Au fur et à mesure du morceau malgré tout, et des écoutes, ce dernier passe l’épreuve. EXIT, à l’issue du CRASH annoncé et survenu, reprend des atours enlevés. Là j’adhère, sans conditions. Entre vitesse et finesse, le quatuor s’en sort. Le violon est d’un bel apport, au terme de l’ep FEEL ALIVE, explicite de par son titre, climatique comme après une longue phase de reprise de conscience, flotte au vent. Comme incertain. Fragile, à l’instar de la vie. Trop post pour moi -j’ai décidément un souci avec ladite mouvance-, il offre cependant des montées et prises de sève qui se montrent persuasives. Mention bien donc, en dépit d’élans trop « cotonneux » à mon sens et ça n’engage que moi, pour un projet aux possibilités audibles.
Photos Léa Rouaud