Servo? Valeur sûre copain, sont de Rouen donc excellents! Là ici, je les ai vantés. Monsters me contrait, par son entrain, par sa valeur, à réitérer le procédé. Let’s go Hugo et déjà, Island défouraille en quittant les rails. Du tonnerre, il déterre un rock embrasé, à la voix autoritaire. En ressortent, sale, des sons dérapant. Je veux les voir, venez à Amiens les Normands! Passé cette première déferlante Glitch 2.1, aux saccades qui mettent le feu alors que le chant presque se nuance, toujours typé, cascade à son tour. Il y a une force, chez Servo, des ambiances aussi, qui invitent à s’y attarder. Le percutant et bouillonnant Day And Night Monsters, s’il fallait une preuve, le démontre en déchargeant une sorte d’indus-noise bien burné. Servo, j’adore. Il rue dans les brancards, son Interlude en est presque à dire la masse. Mais bon, pas très catholique…
Peaks non plus, d’ailleurs. En rivière de furie, il trique un goth-garage des plus achevé. Fuzzy, noise et noisy, Servo peut aussi s’envoler, en mode psyché. Il sait tout faire, tant que c’est en marge. Stadium, surtout pas de stade, débute dans une électro qui vite, vire à la sortie de route. Thank You // Maniac, gothique sans le fard, truffé de sons soudains, n’est pas plus poli. Servo, et ça l’honore, ne se classifie pas. Il est Servo, il s’en sert et du coup, on est bien servi. Who Else Likes Surprises?, sur des airs à l’ancienne d’abord, mue ensuite en un parpaing mi-colère/mi-tempéré. Il est bien décoré, bien éxecuté, bien en tous points. Servo déchire, Monsters aussi alors. Giants, sa dernière étape, s’en acquitte en naviguant entre les genres. Avec, comme de coutume, cette marque reconnaissable estampillée Servo. Ca fait de lui, et de son disque, un immanquable de nos contrées respectives.
Photos Julie_Jarosz