Staatseinde vient d’Utrecht, il est par conséquent hollandais. Duo, il tance une électro matinée de sons 80’s qui sur De Nieuwe Golf, l’album ici décrit, fera danser son monde. Sans attente. Car Graux déjà, à l’ouverture, claque un rythme sec et des synthés grésillant, en séquences vives. Le chant, en Allemand semble t-il mais on me souffle à l’oreille qu’en fait c’est du Néerlandais, s’y greffe. Je suis déjà en phase; synthpop ou EBM et je ne sais quoi d’autre encore, Staatseinde imbrique le tout avec dextérité. Einzelgänger, porté par des gimmicks obsédants, crache une énergie punk. Ses vocaux se robotisent, à la Kraftwerk tiens! Geef Mij De Tijd pulse, le synthétique réussit visiblement à la paire. Elle le fait grincer, groover, jusqu’à accomplir ses créations. Doembeelden, d’une EBM filante, sombre et remontée, accrédite mes dires. Il coupe l’élan, se saccade, revêt lui aussi des sons qu’on retient. Son format étiré le rend d’autant plus estimable.
Plus loin La Haya, entre voix vindicatives et sonorités une nouvelle fois alertes, poursuit dans la même qualité. Staatseinde, à l’évidence et ce n’est d’ailleurs pas son premier jet, a le don de ne rien mettre en péril. Il paraphe, au contraire, d’excellentes ritournelles. Ruimtevaart Vooruit (2022 Refix) en est, introduit par une voix cinématographique. Ses synthés jouent, le tempo est ici aussi appuyé. Le refrain reste en tête, à l’écoute il va de soi que le corps marque par ses mouvements un certain contentement.
Photo Pascal_Bosmann
Isla Inutile, l’avant-dernière composition, calme d’abord le jeu par le biais de notes claires. Elle chuchote, se syncope. A sa moitié, elle s’emporte sans perdre de son côté céleste. Concluant. Enfin Alles Is Weg, initialement exotique, électro-pop entrainante, simple et dansante bien sûr, prend des accents poppy dans le chant. De Nieuwe Golf, disponible ICI, me révélant un projet suffisamment captivant pour que je lui concède de multiples écoutes investies.