Voilà quelques opus déjà qu’ Yrwan Garcia Léal, solo sous pseudo YGGL, fringué comme un rappeur et bobbé comme un scarla, trousse une zik grungy dont on se réjouit. Avec Gaijin, terme désignant « un européen » au pays du soleil levant, l’aventure se poursuit sans accrocs mais avec accroche. Dirty, le son fait mouche. La voix aussi, geignarde, grondante aussi. Nobody en fait montre, sans s’empresser. Directement, au gré des guitares qui louvoient et font ombrage, on adhère. Mad, plus clair, plus élagué, finit tout de même par grunger lui aussi. Les morceaux nous touchent, nous ramènent aux 90’s. Le chant se déchire, à la Cobain. Je suis preneur, tout est bon et la suite en attestera. Boomer par exemple, alerte et éraillé, s’illustre et convainc.
YGGL emprunte à l’occasion, histoire de ne pas se figer, des sentiers plus « doom ». Ou des passages subtils, comme l’est l’amorce de Blue Sun. Ca lui réussit. La chanson se « doome » d’ailleurs, pesante et aboutie. On trippe, ça rend l’écoute d’autant plus agréable. Sad Dream, au milieu du chemin, fait du rock. Là aussi, l’exercice est accompli. Les vocaux demeurent grunge, le rythme percutant. ca breake, célestement. Bien vu. Want prend les commandes, rêveur. Il s’envole, au fur et à mesure de ses 5 minutes aussi fines que boueuses. Le gars du sud a le don, cette fois encore, de façonner des petits hymnes de son genre.
Photos Guillaume Fauveau
Diamond Day, après ça, couple mélodies et retenue, giclées soniques bridées et voix sous ressenti. YGGL mériterait, doté de sorties qualitatives, une reconnaissance accrue. Checkez ses œuvres ici, vous saisirez mes mots. Dans l’attente Vade Retro, loin de faire fuir, apporte finesse et apaise le propos. Il le fait bien, plutôt minimal. Miss Meteor, enfin, ferme la marche un peu dans la même veine, affiné, presque lo-fi. Soudainement, il hausse la cadence et s’habille de gimmicks soyeux, mêlés à la crasse. Excellent, à l’instar du reste, il conclut un disque tout bonnement remarquable, qu’un bonus track inattendu ponctue dans une trame psyché comme sous éther.