Troisième album et pavé noise, pour les toulousains de Princess Thailand, avec ce Golden Frames qui d’emblée dégivre un morceau vrillé, au chant de dame remonté. Amorce à laquelle on accroche, il impulse une suite de haut vol. Ghost Car, à dos d’autruche, marie mélodies et bruit, vitesse et sons destroy. Il va sans dire, on les connait ici depuis un bail déjà, que Princess Thailand n’a besoin de personne pour ajuster le tir. Titre urgent, Ghost car le démontre. Il n’est pas le seul, c’est la totalité du disque qu’il faudra à l’issue saluer. Control, d’abord brumeux, puis martelé, assaillit à son tour, massif. C’est de force, et de compositions élevées, que se nourrit l’opus. Post-punk, no-wave par bribes, noise bien sûr, il déflore. Hidden Places débute dans le brouillard lui aussi, psyché, avant de dresser une trame insidieuse. Il reste posé, électro dans ses bordures, et s’emphase sans trop déborder….quoique.
Bien troussé, Golden Frames se poursuit au son d’un Machina post-punk bien furibard, perlé de motifs indus. Princess Thailand pète la forme, défait les siennes, pose le jeu d’un chant plus sensible. Après ça, il remet les gaz. Ca bruisse, en mode noise maison. The Night’s Magician suit, rêveur, subtil, pour étendre la portée. Lancinant, il est aussi d’un bloc. Il précède Basement, en soubresauts, aux guitares qui une fois de plus quittent le cadre. Dans le bruit, Golden Frames séduit. Il (gagne la) bataille, combatif et incisif. Les stridences de The Dispute l’avantagent, ses sons s’agitent et le rendu en profite.
Photos Justine Dauthier
Sur la fin Endgame se poppise, joliment. Mais soniquement, loin d’être rangé. Golden Frames sort chez ATRDR, il y est à sa juste place. Imperator, chargé de le terminer, s’en acquitte colériquement. Il breake, tout de même souillé. Il songe, hypnotise, avant un terme lacérant. C’est la fin, la clique du sud rafle la mise et paraphe un album remuant, inspiré et comme à l’habitude, sans failles ni travers.