Vincent Bertholet (Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp) et Simone Aubert (Tout Bleu, Massicot), sonnez trompettes, sont de retour!!! Un retour percutant, cuivré manière free (A l’arrache), perlé de voix possédées, répétées, de motifs dépaysants et qui bien vite, entre en résonance avec l’auditeur. Puissant, groovy, La Pangée commence par…Se perdre, doté de notes exotiques. Guitares rugissantes, vagues de sons qui emmènent, textes en ode au « sois heureux du moins ». La recette fonctionne, on retrouve un duo aiguisé et inspiré, différent et ici, offensif. Début probant, suivi de ce Jamais trop qui lui aussi embarque ailleurs, jazzy, bancal, génial. Il accélère, rude. Ses voix fourrent la norme, ses sonorités font de même. Là c’est post-punk, mais façon Hyperculte. Et c’est, quelque part, culte car réservé aux initiés. Grand bien leur fasse. J’en suis, alors je les suis. A l’arrache, cité plus haut, vient parfaire l’entrée en matière.
Au mitan de la route Le chemin, alerte, nacré lui aussi de sons marquants, file bon train. Il se noise, dans un brouillon psyché hallucinatoire. Il est, comme d’autres, habité. Notons que c’est dans une ferme de La Baume Cornillane, près de Genève, qu’en 5 jours Hyperculte a plié l’opus. Le morceau prend fin dans un vacarme notable, ensuite Distress obsède par ses choeurs déviants et son refrain récurrent. Il riffe sec, syncope vivement. La Pangée est parfait, troisième album sans trop de baume. Il tient la route, distribue des mornifles, claque des phases agitées. Les malheurs, pourtant, calme le jeu. Mais pas trop. Sans trainer, il s’enhardit. Il fuzze, chevauche d’autres terres. La Pangée, on n’a pas fini de se l’écouter. Disque libre, il suinte la bonne idée.
Hyperculte, de toute façon, en fourmille. Les pierres, perché, embrume le tableau. Dub enfin on dirait, il hausse le rythme. Le voyage continue, le ton se hérisse. On s’en extrait à peine que Cabanes, en conclusion, nous invite dans son antre. Presque joyeux dans le chant, il marie touches inédites, guitares derechef bourrues et paroles complètement cabanes alors construis la tienne Etienne! Sa fin se volute, barrée et céleste, remuante aussi. Réussite intègre et intégrale, La Pangée sort chez Les Disques Bongo Joe. Il régénère, sans jamais la trahir, l’alliance Hyperculte tout en lui donnant des contours acérés et constamment malins.