Pour sa dixième l’asso Bang Bang « eud » Saint Quentin, décidant une fois de plus de nous gâter, nous ramenait en ce dimanche Jim Jones et ses All Stars. Rien que pour ça, il fallait en être mais ceci ne doit sûrement pas nous faire taire la prestation de Pepper White, seul avec dans sa besace une collection de songs rutilantes. Des pépites mises à nu, jouées par un mec vrai et qui s’il se dit quelque peu apeuré, délesté de son « band » » habituel, assure une enfilade de premier choix. Le The Lonely Tunes of Pepper White du chanteur des Madcaps trouve sur scène une superbe parure, auparavant j’aurai avec joie retrouvé le sieur Barré, Jack et bien d’autres, attirés par Jim Jones. Pour l’heure, toutefois, c’est Pepper White qui ouvre le bal et se montre un peu plus qu’à la hauteur, vêtu avec soin et détenteur d’un registre brillant.
Pepper White
Déjà belle, la soirée va se poursuivre au son efficient, quoiqu’un peu linéaire et dans le « tout à bloc », des Lullies. Chant en Français, énergie punk sans chaines, élans garage, vacarme maison permettent un set percutant. Les gaillards se plient, jouent serré, à toute berzingue et sans décélérer ou si peu. J’adhère d’abord, ensuite j’aime moins car sur la durée, moins bonne est la purée. Les morceaux sont bons, le riffing dynamique; rien à dire, mais j’apprécie quand ça respire. Le public s’éclate, sûrement moins « ergotant » que ma personne. Une second houblon local, d’une belle tirée, accompagne ma fuite temporaire. Je devise ça et là, dans l’attente d’une clique anglaise qui comme aucune autre, manie la glaise rock’n’cuivres et la pétrit à sa manière. Un coup d’oeil aux t-shirts Lullies, plus assez en poche pour m’en gratifier.
Les Lullies
Jim Jones et ses vétérans au jeu ardent, de plus, commencent à mordre. Ain’t no peril, tu parles…! Entre rock poisseux, vagabondages soul de marque, cuivres libres et déflorages en règle, nous allons nous faire dézinguer et ce, sans résistance aucune. Reptilien, émaillé par une palanquée de titres qu’on valide et qui d’emblée nous gobent (Gimme the grease, entre autres…), sauvage, le gig atteint vite les cimes. Bluesy mais dans le sale, joué avec dextérité, le répertoire enthousiasme la Manu. Normal, il est de bonne…facture et bien plus que ça encore. Le maitre de cérémonie, comme à la première heure, se distingue, harangue, fait dans le velours pour ensuite lacérer. C’est de la grande ouvrage, même quand ça retombe. I want you (any way I can), rock and twist, rugueux comme un défenseur uruguayen, complète une venue parfaite. De partout ça fait Bang Bang, Hot sauce pimente et le truc c’est marre, même que t’as des parties de piano qui elles aussi valorisent le rendu, merveilleuses.
Jim Jones All Stars
Le rock des londoniens, visqueux, racé, moleste la concurrence. Il faut dire qu’avec des membres du Jim Jones Revue, de The Heavy ou encore de The Swamps, avec le concours d’une paire de « cuivristes » des plus performants, on tient là un gang à qui on ne la fait pas. Le Devil’s kiss est relevé, le Troglodyte file à tire d’aile. J’ai les yeux en lumière, lorsqu’est joué l’inattendu Shakedown de Thee Hypnotics je suis propulsé. Là-haut, où plus haut n’est pas possible. Soul, glitter & sin-Tales from the sonic underground, camarade de live! Fan je suis, plus tard avec Fil de l’Ouvre-Boite de Beauvais et Cyril des François Premiers nous vanterons les mérites de ce groupe lui aussi magique. J’aperçois Fatiha, Olivier, Vanfi et d’autres faces connues, médusées. Ce soir c’est la leçon, magistrale, que nous offre le Jim Jones All Stars. Nous en extrayons, bien entendu, toute la sève, gavés d’une liqueur rock’n’roll synonyme d’ivresse salvatrice. Excellentissime.
Jim Jones All Stars
Photos Will Dum