C’est Franco-Turc, ça dépote comme j’aime. C’est en duo, pas un de trop. Leroy se Meurt et avec jubilation, je l’écoute agonir. Il est, de toute manière, Voué à Rouiller. C’est chez Mannequin Records qu’il prend vie, bien que Voué à Rouiller. Définitivement, et avec notre approbation parce que putain à l’écoute, ça oscille entre les styles avec brio et énergie, dans des contours froids incrustés de textes décalés. Baskı Iklimi, pulsant et rageur, d’une basse agile, fait la diff le premier. Indus, cold, post-punk dans sa dynamique, il ravage. Première banderille décisive, incisive, doublée de ce Yanan Kurban mécanique, aux ritournelles de synthés totalement droguesques. Les bruits, chez Leroy se Meurt, font la jouissance des sens. EBM (entre autres), jonglant avec les langues sans fermer sa gueule, la paire rentre dans le lard mais pas dans le rang. Kacis, cold comme d’autres, va moins vite mais ne baisse pas la garde.
Photos Thomas Girard
Dans l’adhésion, plus que ça même, j’entre ensuite en choc avec un Crève Tes Yeux Et Regarde en rafales de rythmes. Hurleur, indus, il délivre des mots déments. Voué à rouiller, il grince déjà. C’est un assaut, nourri, que relaie Veuve 909 et ses gimmicks irrésistibles. De quoi danser dans le noir, tard le soir, sans penser au lendemain. Les chants sont sauvages, le rendu percutant. On en prend plein les dents. Liquide, concassé, grésille sans chaleur. On a doit, là encore, à des mots significatifs en même temps que les notes dévient. Les vocaux bataillent, Leroy se Meurt et l’écoutant n’en vit que mieux. Bencil Ilki, guttural, régale soniquement.
Sur la fin Orage, bien nommé, joue une sorte d’indus songeur, trituré, psyché et céleste, des plus accompli possible. Il a l’air, avant de le faire, de vouloir craquer. Choc des sons, discours vindicatif. C’est fini mais non, un cadeau nous arrive sous la forme d’un bonus nommé Sentence, que je ne pourrai vous décrire, n’en disposant malheureusement pas. Qu’importe, vous n’aurez qu’à retenir que ce Voué à Rouiller est une tuerie intégrale, tout en l’acquérant sans trop trainer car le vinyle, de plus, se vend pour une somme bien loin de prohiber l’achat.