Ce théâtre corbéen, depuis un moment délaissé, il me tardait d’y revenir. Cela se fit au son des Wampas, tendu, sec comme un coup de trique, potache dans le verbe quand ça lui chante, dans une TEMPÊTE TEMPÊTE, comme le dit le dernier opus en date, quasi continuelle. Alors qu’en ouverture les Crieurs de Toit ont pu faire valoir un registre énergique, pas ma came mais pour le coup, avouons-le, persuasif. Unis dans leurs ritournelles, les trois hommes jouèrent un set joliment daté, un brin à l’ancienne, qui fait valser et tanguer. Le tout cimenté par des textes valables, semant une bonne humeur généralisée.
Crieurs de Toit
Auparavant j’ai pu croiser, nombreux, des proches zicos -ou non- que la venue du facétieux Didier et ses acolytes expérimentés a attirés par ici, sentant venir le coup de semonce. Leur choix fut bon, sans trop attendre le coach de Pokemon s’est fendu de ses délires usuels : perché sur une chaise, grimpant (en vain) à l’étage du théâtre, renversé sur une horde de fans foulant la scène sans bouder son plaisir, s’amusant avec un « petiot », Didier nous a paru bien jeune. Ses complices, au ferraillage fréquent, ont assuré comme il se devait. Les titres forts ont plu et plu, guitares ferventes en bandoulière. Les Wampas, en bons rapaces, ont une fois de plus surligné et défendu, becs et ongles, un statut qu’on ne peut leur contester. Le danse des années, visiblement, épargne le bonhomme qui à tout le monde claque des bécots. Autour de moi des dames, pas l’air rock, s’éclatent pourtant sans calculer. Comme quoi…puis j’ai mon pass de la ville « eud’ Corbie, », orange, merveilleux, autour du cou. Je déclenche, je fais de la m++++ au moins une fois sur deux mais c’est ça, les gigs mouvementés. Tu prends pas le temps de bien faire, tu t’enjailles et le résultat en souffre.
Les Wampas
Je gratte néanmoins, chanceux car bien placé, le « vautrage » du Didier sur ses fans. J’en prends plein les fouilles, les Wampas on stage c’est tout sauf de la drouille. La foule pogote, entre amicalement en collision. Des mecs slamment, Corbie ce soir est très punk et la fiesta bat son plein. Les Docks transpirent, chavirent ; Wampas n’est pas à quai, loin s’en faut. C’est avec une patate sans cesse renouvelée que la clique charbonne, Manu Chao se fait foutre K.O. et de temps à autres j’ai l ‘impression, bien que couvert, d’entendre le ciel se fendre. C’est le délire, ça passe vite et ça démonte. Au bout du compte le quidam, à l’âme d’apache remise à jour, s’en retourne dans ses pénates sonné et comblé, allant d’un pas groggy vers son lieu de résidence à travers un Corbie qui dans la nuit reluit.
Les Wampas
Photos Will Dum