Varsovie, faut-il encore le rappeler, c’est Grégory Cathérina & Arnault Destal. Pression A Froid, tendu comme un arc, est le nouveau méfait des deux hommes. De A à Z, de Z à A aussi, il percute et par ses mots fait mouche, dans une urgence récurrente. Ses neuf chapitres voient basse cold, batterie martelée et guitares à la frontière de la Blague qui Tue (Une force dehors) se collisionner, enfantant un bordel majeur. Bon on le savait, les deux gars savent faire. Mais là, leur impact amène un plus. Perspective Nevski, agité, sème déjà le trouble. Ca ramone, le ton est vindicatif. Côté mots, Varsovie met de l’envie, renouvelle sa verve. Et/ou la dépeint (la vie), c’est selon, sans trop en rire. Y’a pas de quoi, faut dire. Pochoden Cislo Jedna, aux gimmicks irrésistibles, turbine ainsi qu’on le souhaitait. J’ai la sensation, lors de l’audition, que Varsovie à franchi un pallier.
Synesthésie, saccadé, renforce mes dires. Artefacts, lui aussi syncopé, n’en fait pas moins. La paire assure, groove froid, à la moitié de sa route Sous les radars grille tous les feux. Il griffe grave, c’est un standard dirai-je. Pression A Froid bouillonne, impressionne, ébullitionne. Structure, martial, sert les poings et marque des points. Varsovie est bien en vie, dans une forme optimale. Pression A Froid, éponyme, maintient une tension palpable. C’est cul sec qu’on s’enfile l’opus, plus qu’abouti. The Ghost of Kyiv, chargé d’en assurer le terme, fait frémir l’épiderme. C’est un instru échevelé, que des paroles un brin songeuses étayent ensuite. Duo inratable, Varsovie dégaine au bout du bout un album de haut vol, enragé, dynamique, sans aucune erreur dans le casting.