Ah putain mazette, on est morts, on est foutus ! Le druide Thagis, l’embourgeoisé du Ponthieu, ressort du crade. Il l’appelle Maléfice, l’enregistre avec trois bouts d’ficelle dans un chalet d’jardin. Zarma, quel clochard ! Céleste un peu, le regard clair et les idées noires. Ou l’inverse, va savoir avec çui-là et ses acolytes en robe de bure et dégaine d’HP. Bref, les mecs dégorgent de suite un Victory not possible ah bah tu m’étonnes, si c’est vous les belligérants ! Mots de ciné, colère brouillée, zik que même le Sonic Youth des débuts il était plus posé. Lentement, le geyser crache. C’est noir, sans trop d’espoir. V’là des sirènes, bon en même temps y’a de quoi appeler au secours…
Loin d’être sain, et encore moins sauf, l’auditoire percute ensuite l’éponyme Malefice, indus, hip-hop dans son rythme ou baggy j’te jure si si enfin bon c’est pas Kasabian non plus gros ! Ca fait (tomber les) mouche, on adhère si quelque part on est fêlé. C’est mon cas, sorti de Pinel j’erre en quête de sons à la mesure de mon esprit perdu. J’ai mon compte, Moma sample Thurston Moore (si si si si, dans la VHS « 1991 : The year punk broke » copain!) et là encore, c’est un fatras délectable qui mérite qu’on se mette à table. Ca bruisse, ca scande, jouissivement désordonné. Et c’est pas donné, putain 6 boules la K7 frère ! Croèyap’ ! Tout ça pour se cogner Fun-feyr, rap dans l’ombre, parce qu’à un moment donné les mecs ont décidé de s’la raconter fusion. Z’on du écouter Oneyed Jack, ou un truc comme ça. Haut, de plus en plus haut, je fauche les mots…mais je n’ai pas le bitch style à la Yoko Ono…ouais ben euh, c’est direct no style at all ! C’est ce qui leur va le mieux, comme leur Cut you du poids d’un pachyderme. Un entrelac de sonorités en descente libre, de chants sortis d’esprits givrés.
Un peu de tenue, Thagis ! Je te vois bien, dans ta cabane au fond du jardin, à la lueur du seigneur, jouer comme un damné. Un demi kilo, en phases psyché dérangées, soniques et Sonic, se déroule dans la paresse. A l’arrivée, lui aussi nous saisit. On y entend, pas plus distinctes qu’à l’habitude, des voix. Malefice, c’est un gift à ne pas refuser, à s’infuser sans retenue et après ça couz’, RDV à l’EPSM ! Tu t’y piqueras au Boneless, antidote à la norme. Alors là mon, bellot, c’est carrément l’décollage ! C’est comme après le traitement du matin, mais en plus pire. T’es dans la brume, le rythme tente par sa vivacité de t’extirper de ta torpeur cachetisée. Dr TR, sous torture, volcanise ses bruits qui dégueulent de partout. La raison n’est plus, Malefice suinte le vice. Love fist, PSCYHIATRIQUE (je l’ai placé, victoire Edouard!!!), dans l’bureau du dirlo, punit le récalcitrant. Il est no-wave, il est loin d’être le seul parce que Thagis Reasons, eut’façon, a jamais su (se) conduire. Pas foutu de se tenir, c’est à nous qu’il s’en prend. On n’est pas sorti des ronces, putain bordel l’élève se rebiffe ! Il fuit le cadre, posé à l’emporte-pièce, et trouve refuge dans le Malefice.
C’est le très rangé (en v’là core une bonne tiens…) West poison, virée spatiale complètement flottante, psychotrope, foutoir noisy d’au dessus du ciel, qui sermonne pour la dernière fois. Le bubard et ses potes d’abreuvoir, que jamais j’leur confierai ma fille et t’manière j’en ai pas, viennent encore de nous laminer à grand renfort d’embardées cinglées, géniales et sans queue ni tête mais qui, régulièrement, fixent notre attention jusqu’à ce que complètement nous la lui consacrions. Le tout sortant chez Coeur sur Toi, présidé par un Laurent « biffetons d’ 200 » Santi qui affublé d’une telle parution, va à nouveau pouvoir s’offrir sa traditionnelle villégiature dans les lieux les plus huppés de nos Hauts de France du type Vergies ou encore Allery…