Sur ce zine déjà, sens en alerte, j’ai parlé de Dame Area. Je suis quasi-fan, à eux deux et sans l’aide de quiconque Silvia Kostance et Viktor L. Crux ravissent mes désirs d’autre chose, de son psychotrope, d’ espaces inédits. Alors pensez, imaginez dans quelles dispositions je me retrouvai à l’annonce de la venue du duo à la « Briket », lieu des possibles, lieu des impossibles aussi puisqu’il réalise l’inconcevable. Ah ouais putain (pardon à toi, dame du couvent, pleurnicheuse en chef), Dame Area dans nos antres ! J’arrive de l’Aquabike, on fait c’qu’on peut pour vieillir mieux. Avec Silvia on négocie la photo ; elle est permissive, magnifique, bout de femme impétueuse et, la scène le démontrera de suite, prêtresse indus insoumise, en phase avec son compase de toujours qui plus en retrait, pétrit des nappes de taré. Las ondas tribales, en somme et en Somme…
Dame Area
Elle hurle, feule, se contorsionne au son d’un entrelac de tendances imbriquées façon Dame Area, j’entends par là à la perfection, là ou les routes se croisent et les chemins se dispersent ou plutôt, se fondent. Indus sans nul doute, électro nuageuse ou bagarreuse, vagues tribales sous perf de percus-tambours en pleine bourre, post-punk vrillé, sons sans laisse font le sel d’un set percutant, que la foule porte de ses danses agitées. C’est au rouge que je me noie, transporté au point d’en oublier mon gobelet. Je croise Mario, le félicite au sujet de Mega Surf qui plus tôt dans la semaine, a lui aussi envoyé du lourd. Je le revois après, son bonnet marque le rythme des morceaux qui en ce début de nuit hypnotisent, énergisent, révoltent et survoltent. C’est ça le bonheur, petite soeur. Les mouvements dans l’assistance, vifs, en figures nouvelles, expriment une totale allégresse. Les vocaux en Italien, de sucrcroît, dépaysent et le répertoire, outre son impact et son inventivité, socle l’inobéissance.
Dame Area
Alors merci la Briket’, tu m’as offert pour une modique somme (vieil étudiant, c’est un privilège) ce qu’au départ je pensais foutu, jetant mon dévolu sur les disques de la clique de Barcelone. Je suis à genoux, moulu de fatigue mais en cascade de joie au point d’oublier qu’à la vue des t-shirts Dame Area, j’étais prêt à bourse délier pour à la face des bienséants rangés, en toute occurence, exhiber fièrement le tissu et son slogan, Ahora es el memento/No hay futuro, en l’honneur d’un concert tout bonnement magistral.
Photos Will Dum