La perspective du son de Brighton version Dream Wife, un soir de Lune comble, ne se refuse pas. Surtout quand Mega Surf, étalon indé de nos régions, a la charge de lui déblayer la route. Que je fis avec joie, direction le restau U parce que ce type de date, ça se vit pas à vide. L’étudiant, en faim, aligne une longue file. Je perds patience, j’erre et opte pour cette boucherie de la rue St Leu où le « dwich » poulet régale son mangeur . Je mords à pleines dents, je ne les ai plus toutes. Le survêt, synonyme de coolitude parée de désinvolture prépensée, se pare de mayo. Qu’importe, ce soir c’est Lune ! Le pavé luisant m’accueille, à l’intérieur la traditionnelle Brewdog l’emportera sur la bière du moment.
MegaSurf
Je me gradine, à ma place fétiche. Ma voisine de gauche boit du blanc, bientôt l’ami indé atterrira à ma droite. On peut dire qu’on n’est pas mal, l’humeur de tous atteindra les sommets avec la venue des excellents Mega Surf. Surprise, c’est Bob qui cogne et croyez-moi, le gaillard tient son rang ! Autour de lui, ça lubrifie sévère. Il charpente, ses collègues cimentent et la casbah Mega Surf a fière allure, étayée par des perles indé-niables. Direct in your face ou plus « concassé », Mega Surf parcourt la sphère de l’indé sans jamais fléchir, lègue des instrumentaux à cocher, chante dans notre langue et comme à l’habitude, récolte la mention et c’est pas la première fois. Chants unis, tons rock et pop, noisy tantôt, Motoramesques ici, refrains assénés ; je résume mais chez Mega Surf, le potentiel est conséquent. Vivement les MEGA DEMOS, je l’ai déjà dit, et qu’on se passe le mot !
MegaSurf/Dream Wife
Dos en vrac je me redresse, l’ami me bassine avec le son de Brighton mais héo frérot, je connais, je m’en suis gavé ! Allez, Dream Wife va sans plus attendre empogoter la Lune. Rock percutant, mélodique aussi, énergie punk et rafales de guitares pimentées, en lien avec une chanteuse tigresse-mutine qui sait aussi se sensualiser, morceaux constamment élevés, certains flirtant avec le standard : Dream Wife cartonne. Trouées noise (Leech), tube tombé des nuages (Social lubrication, fatale ouverture), énergie galvanisante électrisent les pirates rassemblés en une masse compacte. Mais couvrez donc, madame la guitariste, ce sein que je ne saurais voir…oh et puis non et surtout pas d’ailleurs ; c’est du rock’n’roll après tout et la scène, un espace de liberté. Dream Wife libère, entre deux morceaux le camarade et moi tombons d’accord sur l’ « ébouriffance » du moment.
Dream Wife
Un Mascara Blondie dans ses formes, sans fard, optimise comme bon nombre d’autres compositions un set nerveux, à l’image de ce Hot (don’t date a musician) en furie, explicite. Mon cou fait du yo-yo, la voisine à gauche n’est plus la même mais diantre, elle en perd pas une miette ! Les classiques s’empilent, les Bitch surgissent et non mademoiselle dans le public, ça ne signifie pas connasse ! C’est pire que ça, Dream Wife comme moi est fâché avec pas mal de choses. Il s’en purge, tirant un live quatre étoiles. Le ciel, lui, pleure. Tel un lascar je rabats la capuche et trace le quai vers ma belle tire, fidèle compagne d’épopées live mémorables comme le fut, vous l’aurez saisi, celle instiguée par Dream Wife ce soir.
Dream Wife
Photos Will Dum