Cold Wave/Shoegaze/Dream Pop (Angers); tu lis ça, direct tu te dis que sûrement, il faut s’y tremper l’oreille. Romain Le Lavandier (chant/claviers) et Maxence Thulievre (basse), amis certifiés, s’unissent en un duo nommé Lunar Lock, d’ores et déjà auteur d’un premier EP, Holy Quarrel, sorti en 2022 (voir clip ci-dessous). Et qui, peu de temps après, récidive sous la forme de ce The dream of sad city mélancolique, dreamy, sacrément accompli pour deux gaillards de c’t’âge. C’est tipar, Swallow nous gobe de ses rêveries vaporeuses immersives, planantes, sur les mêmes marches que les plus grands. Si si. Les chants flottent, nous avec. Sad city, cold, presque New Order dans ses basses, Curien dans son climat, en ressert une goulée. Voix grave, texture réfrigérée de la plus belle des teneurs. On aura cité Slowdive, ou Motorama, à l’endroit de ces deux-là. C’est pas usurpé, il sont doués. Le morceau se syncope, sans hâte il nous possède. Il y a ce petit plus, ce je ne sais quoi à peine perceptible, chez Lunar Lock, qui le fait grandir un peu plus vite qu’escompté.
L’atmosphère se grise, plus loin Dantean beauty remet de la glace dans le paysage. Des volutes célestes se déploient, sur fond de vocaux au velours-tunnel. A chaque offrande on se spirale, émerveillé. Des choeurs bordent l’ensemble, Lunar Lock charme majestueusement. Dark and lively, en sortie de cieux lui aussi, a du chien. Aussi belle que froide, inspirée dans ses motifs, la paire accélère soudainement. Ah yeah! Excellent, excellentissime même. Brain drowning vient alors fermer, dans une magique « inertie ». On est à ce moment en droit de prétendre qu’avec ces angevins-là, on vient de se dégoter un projet qui dans son créneau, se hisse à un niveau que beaucoup peuvent lui envier. Le tout de manière autoproduite, qui plus est, histoire de faire plus vrai encore…
Photos Julia Ghiloni