Orphia est l’oeuvre, fantastiquement synthétique, d’un Genevois. L’Aventure des Gens Modernes, premier EP du gaillard, recense 5 morceaux (2 en plus sur la version vinyle, vous savez donc ce qu’il vous reste à faire) en touche avec les 80’s mais bel et bien d’aujourd’hui, qui de suite m’ont catché le corps. Il faut dire qu’avec son allant, ses gimmicks récurrents et sons addictifs, les chances d’en réchapper sont moindres. Surtout que Cernes et maquillage, single sans fard, tisse de suite une trame fatale. Mots poétiques, pluie fine de synthés éloquents, nappes simples et « direct » décisives. Y’a tout. Nul besoin, pour le coup, d’écouter à 12 000 reprises pour s’en persuader. L’éponyme Aventure Des Gens Modernes, lucide au sujet de son monde, éclaire le notre. Il est scandé, convaincu. Et convaincant, je l’écris mais vous l’avez saisi. Synth-pop, esprit punk, eurodance, les genres on s’en tamponne. C’est Orphia, de Suisse, et ça coule dans les cuisses (il le fallait une rime).
Voyage idéal, qui tient des deux termes, claque un refrain mémorable et des volutes vivaces. Sans surcharge, Orphia séduit et reluit dans le dark. Par ses synthés, il le met en lumière, enfin pas trop tout de même. Visage, de chants robotisés, suit lui aussi la voie rapide. Chacun des titres, sur L’Aventure des Gens Modernes, en appelle à être rejoué. Voilà de la bonne came, dans le tourment à l’âme. Elle est saine et pas vaine, s’injecte sans autre danger que celui d’en tomber raide dingue. Télévision interdite, plus retenu et d’un nom à surkiffer, distille pour sa part une ambiance céleste mais bien vivante. Les chants, là aussi, traficotent. On valide, envoûté.
On passe alors aux cadeaux bonus, dans un premier temps Oberheim (Bonus Track Vinyl) s’électro-poppise merveilleusement. Il breake, ses tranches de vie touchent. Ses choeurs l’allègent, il reste pourtant nerveux. Là encore, je suradore. Alors quand Crayon noir, de ses mélopées volantes et derechef appuyées, surligne l’ouvrage et tire la salve dernière, entre synthés qui virevoltent et mots inspirés, je ne peux m’empêcher d’en conclure qu’avec Orphia, je me suis dégoté une trouvaille à propager ici et par là, matérialisée par un EP à enfourner dans le lecteur de manière assez compulsive.