Depuis Rouen, Dye Crap pétrit un rock juteux, pop-punk parfois, explosif, dynamique. Sur son premier album il empilait les tires « reste en tête », à brailler partout. Là, il recommence. Sans se figer, il enfourne des brulots maison à partir de Scatterbrain, post-punk à dos d’autruche (j’en avais marre du cheval). Un bon bourre-pif, gorgé de guitares fout le feu. Chug it pour suivre, tempo à bloc. Dye Crap en a dans le froc, il claque des « la la laaa » et joue vite mais bien (pou l’inverse). Life is unfair s’écoute sans interruption, sur ce titre un break arrive et puis ça redéboule. Good days again, percutant lui aussi, remet de l’huile sur le feu. Son refrain est en hargne, l’élan se brise et les belles notes se distordent. Bien vu. Cheers neighbour, cinglant lui aussi, plante une quatrième banderille aux airs de torpille.
Au quart de tour, Dye Crap dégaine. Mold, pourtant, calme le jeu. Enfin un peu, s’agit pas non plus de roupiller! La tendance, d’ailleurs, vire au plus enhardi ensuite. Dans de beaux atours. ACAB (Adults Can’t Avoid Birthdays), en deux minutes ou pas loin, percute le tronc du sapin. On y entend, encore, de jolis enrobages. Après tout ça Serj, folky enfin il me semble, en son début, part ensuite en cavalcade stylée. Aussi pesant qu’alerte, il brille et rougeoie. Stifler, rock de caractère, au chant délirant sur ses premiers souffles, marque d’autres points. La partie, t’façon, est déjà gagnée. The quest se passe à toute vitesse, Life is unfair est à plein régime.
Photos Charlotte Romer
Sur sa fin Homesick, subtil, fuzze ensuite sévère. On dirait les Pixies, si si, ceux de Bossanova! Mais c’est Dye Crap et putain, on va pas les bouder! Ils méritent les honneurs, les hourras, d’être portés à bout de bras. Lors de leurs lives, par exemple, mais ici aussi. L’album sort sur trois labels fiablissimes, bien connu des convaincus. Il s’orange pour la dernière fois dans le bruit retombé d’un My 20’s déconnant, lo-fi, en guise de cerise sur le brasier (ras le bol, aussi, du gâteau). Dye Crap signant, pour son second jet prolongé, une suite à la prise durable et immédiate.