Parquet, c’est de l’obsession. A foison. Un bordel de sons, de rythmes, d’union basse-batt, de guitares et synth-bass qui brodent des canevas-tournis. Sparkles & Mud, le premier LP de la clique où festoient seb brun (composition, drums, electronics & post-production), julien desprez & nicolas cueille (guitar), guillaume magne (guitar), jean-françois riffaud (bass & synth bass), clément édouard (electronics) et simon henocq (electronics & post-production), percute nos résistances dès ses premiers soubresauts, ouvert par ce Intro qui lentement, finit par vivement filer. Il se pare de riffs qu’on dirait détournés (avec Parquet on ne sait plus), crache une techno-noise que La Jungle aurait certainement approuvée. Ca groove chantmé, ça pourrait virer tribal mais ça reste Parquet, accrocheur jusqu’aux dernières heures. C’est plus une Intro, c’est un manifeste. On transpire, et sûrement pas pour le pire. Les guitares saupoudrent, magistrales. Brute, aussi cosmique que traçant, n’envoûte pas moins. Chercheur ès sons Parquet, inspiré, réitère ses nappes, ses montrées, ses flux jusqu’à te les faire bouffer.
Ainsi Speedrun, ponctué par des secousses tarées, vrillé, pas loin du funky, glisse t-il dans ton gosier. Sparkles & Mud pulse de partout, trace une sarabande sans creux ni faute de goût. Il est sonique, supérieur à tous, là il breake en faisant dans le nébuleux. On ne s’y oppose pas, il vainc de suite et enchaine comme à la parade. Sans en faire (de parade), trop authentique pour taper l’esbrouffe. Miami Vice, sur plus de sept minutes que je ne peux clairement définir, frappe très fort. Parquet met le paquet, j’ai reçu le skeud en 2 exemplaires et c’est pas pour me déplaire; l’un chez oim, l’autre dans la charrette, Parquet me suit partout. A part au taf, sont trop coincés pour se taper Parquet là-bas. Mud leur ferait peur, trop psychotrope pour les esprits étriqués. Trop agité, trop différent, trop tout pour ceux qui n’osent pas. Parquet, c’est de niche. C’est pas pour les riches. Ca défriche, c’est pas de la triche. Manaquin, en stridences hachées, force la porte à son tour. Ce disque est une tuerie. Même sans voix, il laisse bouche bée.
Photos Oscar Fritsch
Tahiti, plus retenu (quoique…), fait dans l’insidieux. Il hypnotise. Sparkles & Mud dépote. Il laisse, ça et là, filtrer des bruits tout droit sortis de ses doigts. En marge, à l’orée, loin du consenti. Le morceau accélère, on le suit avec jubilation. Ah nan j’m’ai trompé, c’est celui d’après. Chordata. Ca fait rien, il excelle tout pareil Mireille! Feu d’artifice, l’album se danse jusqu’à tremper la chemise. Il prend fin avec Parotia, suite à l’emportement du Chordata cité ci-dessus. Un ultime track lancé par des sortes de riffs secs, vagues orientales(?) en bordure, voyageur et dépaysant. Il semble s’arrêter, s’engourdir, mais ne fait au final qu’enfoncer encore un peu plus ce Sparkles & Mud, éblouissant, dans nos ressentis en pluie de plaisir. Excellentissime.